Prédominance Environ 80% des cas de maladies à déclaration obligatoire font état de cette affection, apprend-on au niveau du service d?épidémiologie et de médecine préventive du CHU d?Oran. Chaque année à Oran, sur 100 000 habitants, on enregistre 100 nouveaux cas de tuberculose. Il est à noter que cette situation ne cesse d?empirer et les statistiques le démontrent largement : 389 cas en 1992 et plus de 400 en 2002. Ce qui est alarmant, c?est que cette maladie contagieuse due au bacille de Koch touche la population active : 40% des sujets contaminés ont entre 20 et 40 ans? Les hommes sont plus atteints que les femmes. Oran compte 8 à 10 décès chaque année liés à cette affection qui est, de ce fait, considérée comme un problème majeur de santé publique. Le sujet contaminé présente, au début de son infection, une faiblesse générale, une toux et une anorexie (perte de l?appétit). Le malade, dans le cas de tuberculose pulmonaire, très fréquente à Oran, doit être soumis à un traitement strict d?une durée minimale de six mois, qui compte un premier traitement d?attaque de quatre mois et un traitement d?entretien durant les deux mois suivants. Si cette option n?est pas respectée, on peut alors risquer des récidives ; dans certains cas, le bacille développe des résistances aux médicaments prescrits, nous explique-t-on. On parle alors de «bombe bactériologique» où tout médicament devient inefficace. C?est ainsi qu?on enregistre 65% de «résistants» à Oran, ce qui constitue un taux très élevé dont les répercussions sont tout aussi graves. «C?est un problème purement organisationnel dont l?origine est la pénurie de médicaments», nous confient des médecins qui ajoutent qu?à Oran, «les normes en matière de programmes antituberculeux ne sont pas respectées». Ils précisent également qu?Oran ne dispose ni de Dispensaires antituberculeux spécialisés (DAT), ni de microscopes appropriés, ni de suffisamment de laboratoires adéquats pour l?analyse des crachats. «Seules quelques structures de santé publique font actuellement ces examens : le centre Emir-Khaled, le laboratoire d?hygiène et le CHU d?Oran, ce qui est insuffisant», estiment nos interlocuteurs. Il est grand temps que les autorités concernées et les spécialistes en la matière s?attellent à lutter contre ce fléau qui ronge de plus en plus d?individus à Oran. Autrefois, on rencontrait des cas de tuberculose surtout en milieu rural, mais ce n?est plus le cas aujourd?hui, où l?on assiste à une recrudescence de cette maladie en milieu urbain. La tuberculose est aussi la première infection qui attaque les séropositifs. Et comme Oran n?est pas épargnée par le virus du sida, on peut imaginer la suite.