Durant presque 10 ans, leurs morts ont été mises sur le compte de suicides ou d'incendies. Mais cet automne, la police de Montréal a découvert une autre raison possible : un violeur en série. Les enquêteurs pensent à présent que quelqu'un a camouflé deux meurtres en 1993 et a fait croire qu'une fillette de 12 ans était morte lors de l'incendie de son appartement et qu'une jeune femme de 20 ans s'était suicidée. Ils ont ajouté un 3e meurtre, celui d'une adolescente de 14 ans, Jessica Grimard, qui a été poignardée à mort en mai 2002. Ce violeur en série est, à présent, accusé de ces trois meurtres. Angelo Colalillo, 38 ans, est devenu célèbre au Québec après que l'on eut appris que Marlène Chalfoun, 35 ans, son agent de probation, était impliquée avec lui et un autre violeur (Nick Paccione, un très dangereux récidiviste condamné à perpétuité) dans un complot visant à agresser sexuellement des gens qu'elle connaissait. Chalfoun était «agente de liaison des Services correctionnels du Québec» et travaillait à la cour de justice municipale de Montréal où elle préparait des rapports sur le type de sentence appropriée pour les accusés ! Elle a demandé sa libération sous caution, mais on la lui a refusée... Elle est également accusée, elle-même, de plusieurs agressions sexuelles. La plus jeune victime de Colalillo, Christine Speich, est morte à Montréal, dans un appartement qu'elle partageait avec sa mère et sa petite s?ur, en février 1993. A l'époque, les enquêteurs avaient pensé que des fils électriques dénudés avaient causé sa mort. Elle était seule et faisait la grasse matinée. Sa mère avait découvert le feu lorsqu'elle était revenue pour le dîner. Il était déjà trop tard. On sait peu de chose de la seconde victime décédée en avril 1993, Anne-Lisa Cefali, si ce n'est qu'un feu était également impliqué. Le père de Jessica Grimard a découvert son corps dans un petit bois, près de leur maison, le 6 mai 2002. Elle n'était pas allée au collège et il s'inquiétait de savoir où elle était. Elle avait peut-être été attaquée en prenant un raccourci par les bois. Le premier crime de Colalillo date de 1987, lorsqu'il avait 22 ans. Il conduisait dans le nord de Montréal et offrait aux femmes qui attendaient leur bus de les raccompagner. Il sortait ensuite un pistolet, les menaçait, les conduisait dans un endroit isolé et les violait. Il avait été condamné à 11 ans de prison, mais avait refusé de suivre une thérapie pour agresseur sexuel. C'est là qu'il a rencontré Paccione. Ils ont été libérés en 1998, mais Paccione a rapidement récidivé et a été renvoyé derrière les barreaux. Il est pourtant resté en contact avec Colalillo, par courrier. Le 17 juillet 2002, Colalillo a tenté de violer une femme qui était montée dans sa voiture en la menaçant avec un pistolet, mais elle est parvenue à s'enfuir. Colalillo va également être inculpé d'un viol datant du 30 septembre 2002. Il avait réussi à pénétrer dans l'appartement d'une étudiante de 22 ans en se présentant comme huissier de justice. Après l'avoir violée, il l'avait poussée, inconsciente, au bas de son lit et y avait mis le feu. Une alarme à incendie avait réveillé la jeune femme, qui s'était enfuie.