Rappel ■ Une fois de plus, en l'espace de quelques jours seulement, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs a rappelé sa crainte quant à «l'influence des courants idéologiques destructifs» sur les pèlerins algériens aux Lieux Saints de l'Islam. Ces courants «tenteront de s'infiltrer dans les rangs des hadjis algériens pour une raison ou une autre afin de diffuser leurs idées destructrices», a-t-il dit, ce mardi matin dans son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Le ministre a estimé à ce propos que les imams, membres de la délégation algérienne, «ont un rôle important dans l'immunisation des pèlerins algériens». «Ce qui a été au début au niveau des idées, se transforme actuellement en groupements et organisations. Daich, à titre illustratif, prend référence sur un takfirisme rigoureux. Ce takfirisme qui existait au sein des campus universitaires devient subitement un groupe armé assisté qui tente une opération dans le monde musulman», a estimé Mohammed Aissa. «Je pense que l'immunisation se passe effectivement au niveau sécuritaire mais aussi au niveau intellectuel. Ce ne sont nullement les convictions religieuses qui nous gênent mais plutôt, l'instrumentalisation de ces courants et sectes pour un usage politique et révolutionnaire afin de déetabiliser l'Algérie via une conviction religieuse instrumentalisée», a-t-il ajouté. Le ministre a rappelé à cette occasion les «efforts considérables» consentis par l'Etat algérien à tous les niveaux notamment diplomatiques pour garantir le succès de la saison du Hadj outre le budget consacré aux hadjis. Il a rappelé à ce titre la contribution des autorités algériennes au coût global du Hadj en accordant un montant de 24 000 DA pour chaque hadji outre les facilités économiques accordées à Air Algérie pour le maintien des mêmes tarifs appliqués l'année dernière. Dans le même sillage des «efforts» consentis par l'Etat algérien au profit des hadjis, Mohammed Aissa a souligné que les membres de la mission doivent contrôler le respect du cahier des charges par les agences chargées de l'organisation du Hadj afin d'assurer aux pèlerins algériens les meilleures conditions d'hébergement et de transport . Il a évoqué dans ce cadre, «des instructions fermes» données aux membres de la délégation algérienne. Par ailleurs, le ministre qui n'a pas écarté «quelques problèmes sur place» s'agissant de la prise en charge des pèlerins algériens a affirmé qu'il n'est pas «toléré» pour les membres de la commission d'effectuer le rite du hadj au détriment du bien être des hadjis. «Les imams et encadreurs accompagnateurs ne sont pas autorisés à effectuer le rit du hadj. Ils vont être contrôlés sur place car cette année on a élargi les attributions de la commission de suivi pour qu'elles portent également sur les prestations des services», a-t-il noté. «A la fin de la saison, la dite commission qui aurait établi son audit, fera part de son rapport final qui sera couronné par des sanctions», a averti Mohammed Aissa. Farid Houali Contrecarrer le salafisme Afin de faire face au salafisme qui se veut un courant dominateur, particulièrement dans les campus universitaires, le ministre des Affaires religieuses a assuré qu'une étroite collaboration a été engagée avec le ministre de l'Enseignement supérieur afin de contrecarrer ce fléau, cette infiltration et pénétration. «Il s'agit de sectes, il ne s'agit nullement ni de religion ni encore moins de rite musulman. Pour nous, il ne s'agit pas de refuser le hanafisme ni le hanbalisme. Il s'agit tout simplement de sectes greffées et déviations de pratiques de la religion musulmane ou d'autres religions. D'autre part, il convient de noter que même le christianisme tente à son tour l'infiltration en Algérie», a martelé Mohamed Aïssa. «De nos jours, il faut passer à l'acte. Et cela va se faire prochainement avec le décret présidentiel portant réorganisation la création de l'association à caractère religieux. C'est à partir de là que nous comptons prendre en charge l'activité religieuse en dehors des mosquées ainsi que l'activité religieuse au sein des lieux de culte hors musulman», a-t-il ajouté. Une fois le décret promulgué, les associations seront d'ordre thématique, à savoir, les associations de la mosquée, des écoles coraniques, des rites de la religion musulmane et les associations religieuses pour les non musulmans. L'organisation et la gestion de ces associations seront probablement liées à l'administration chargée des affaires juridiques pour la constitution d'associations à caractère religieux.