Situation ■ Les Etats-Unis ont élargi leur campagne de frappes aériennes en Irak en visant l'Etat islamique pour la première fois près de Bagdad, au moment où une trentaine de pays se sont engagés à lutter par «tous les moyens» contre ce groupe extrémiste armé. La première frappe américaine près de Bagdad a visé une position de l'EI à Sadr al-Youssoufiya, à 25 km au sud-ouest de la capitale, selon un officier irakien. Ce bombardement avait vocation à soutenir l'armée irakienne «dans son offensive contre les terroristes» de l'EI, a précisé le Centcom, le commandement de l'armée américaine chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. La ville de Sadr al-Youssoufiya est située au bord de l'Euphrate, entre le bastion djihadiste de Falloujah et la zone d'affrontements de Jurf al-Sakhr, où l'armée irakienne appuyée par des milices alliées a du mal à y tenir ses positions. Une autre frappe américaine a détruit six véhicules de l'EI près de Sinjar, dans le nord de l'Irak, a encore indiqué le Centcom. Depuis le 8 août, les forces américaines ont mené au total 162 raids aériens contre l'EI, qui contrôle quelque 40% du territoire irakien ainsi qu'un quart de la Syrie. A l'issue d'une réunion de trois heures hier à Paris, 27 pays arabes et occidentaux et trois organisations internationales ont martelé que Daesh était «une menace non seulement pour l'Irak, mais aussi pour toute la communauté internationale». Ils se sont «engagés à soutenir le nouveau gouvernement irakien dans sa lutte contre Daesh par tous les moyens nécessaires, y compris une aide militaire appropriée», selon le communiqué final d'une conférence présidée par les chefs d'Etat français François Hollande et irakien Fouad Massoum. «Il n'y a pas de temps à perdre», a exhorté M. Hollande, son homologue irakien réclamant une intervention aérienne «rapide». La France, qui arme les combattants kurdes irakiens face à l'EI et qui s'était déjà dit prête à participer à des frappes, a quant à elle procédé hier à ses premiers vols de reconnaissance au-dessus de l'Irak. Mais les pays membres de la future coalition que les Etats-Unis s'efforcent de bâtir n'ont pas annoncé la manière dont ils comptaient riposter à l'EI. La stratégie contre le groupe armé, «c'est bien plus que des frappes», a lancé le secrétaire d'Etat John Kerry, qui bouclait une tournée marathon qui l'a mené à Bagdad, Amman, Jeddah, Ankara et Le Caire, où il a rallié des soutiens des poids lourds de la région, comme l'Arabie saoudite et l'Egypte. «Un grand nombre de pays ont offert leur participation, des pays européens à des pays hors Europe, des pays de la région (Moyen-Orient, ndlr) ou extérieurs à la région», a-t-il résumé. Le prochain grand rendez-vous sur l'Irak aura lieu le 19 septembre pour une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU.