À peine 27%, soit une classe sur quatre programmées pour être réceptionnées cette année scolaire, sont effectivement fin prêtes à fonctionner. Une situation qui remet au goût du jour, la surcharge des classes et sa solution palliative, «la double vacation», qui génèrent chaque année le constat désolant de classes dans lesquelles sont entassés 40 et 45 élèves ! Les solutions, elles, se font aujourd'hui encore autant désirer et s'inscrivent aux abonnés absents... Imaginée en des temps de vaches maigres pour l'économie nationale, pour soulager la pression sur les CEM trop encombrés et éviter la surcharge des classes, cette solution (double vacation) s'est ancrée dans la pratique de gestion des établissements scolaires du pays. Une pratique qui demeure aujourd'hui encore provisoire, selon la ministre de l'éducation, qui impute cette situation «à la problématique de la capacité de réalisation des infrastructures scolaires». Pour Nouria Benghebrit qui animait hier samedi à la cité administrative de la cité Daksi de Constantine une conférence de presse : «la surcharge de certaines classes constitue un fait avéré». Une situation qui va en s'aggravant si on considère qu'à peine 27% des établissements primaires programmés dans le pays pour être réceptionnés à l'aube de cette année scolaire, sont au rendez-vous, selon les chiffres avancés par la ministre. Soit : un projet de classe sur quatre ! Un constat alarmant que fait la ministre qui aura du mal à cacher son irritation en indiquant que rien que pour la Wilaya de Constantine, «des établissements scolaires programmés pour la réception en 2010 ne sont toujours pas opérationnels». A décharge de son département, Nouria Benghebrit indiquera que le ministère de l'Education nationale «affronte une situation qui ne relève pas de ses missions», précisant dans ce contexte, que son département ne peut que faire part «à l'avance des besoins du secteur en matière d'infrastructures». Plus de 8 millions d'élèves ont rejoint cette année les bancs de l'école. Et le sujet de la surcharge des classes n'a pas manqué de revenir sur le devant de la scène. D'autant que si cette rentrée scolaire s'est pour l'heure plutôt bien déroulée, de l'avis de parents d'élèves et de syndicalistes, la problématique de la surcharge des classes qui perdure reste un des facteurs de tension à redouter. Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) indiquait récemment que le retard dans la réalisation des infrastructures a produit une surcharge des classes qui a vu entassés dans certaines «40 à 45 élèves» !