Evaluation ■ La superficie du patrimoine forestier d'Alger est estimée à 5 000 hectares répartis à travers 133 sites. Cette superficie, selon M. Noureddine Baâziz, conservateur des forêts de la wilaya d'Alger , «est importante parce qu'elle contient des sites de proximité d'une superficie très petite qui varie entre un et dix hectares, lesquels constituent des bois urbains de proximité (tels Paradou, Bois des cars, Bois des arcades, etc.)». A Alger, il existe également de grands ensembles forestiers. Ils ont une particularité. Ces forêts jouent un rôle social très dense de par la grande affluence des citoyens (pratique du sport, détente et récréation), nous expliquera M. Baâziz. Mais, «cette particularité a fait que le peuplement forestier est soumis à une très forte pression humaine dont les conséquences sont négatives sur le plan écologique à cause des répercussions sur la régénération naturelle et le développement des jeunes peuplements». Consciente de cette forte demande de la population, l'administration des forêts a pris cette dimension sociale en considération en travaillant sur deux volets. Selon notre interlocuteur, le premier volet consiste à lancer des études d'aménagement et la mise en œuvre de certaines actions pour équiper les forêts ayant un taux de fréquentation important pour les équiper en mobilier de détente, de sécurisation par la clôture pour préserver le foncier forestier. Quant au second, il est d'ordre sylvicole, c'est-à-dire qu'il touche au peuplement forestier. Des travaux de sylviculture et de repeuplement ont été engagés. M. Baâziz a précisé à ce sujet que «la Conservation des forêts d'Alger a prévu 700 hectares de travaux sylvicoles lesquels sont en cours». Le plan stratégique de développement de la wilaya d'Alger préconise, par le plan vert, le verdissement de la capitale par la plantation forestière ornementale et paysagère le long des axes routiers et autoroutiers, des berges des oueds aménagées en espaces de détente et de récréation et des talus de proximité. Par cette plantation on veut stabiliser les sols et agrémenter l'environnement. «Ce mégaprojet permet non seulement d'augmenter le taux de boisement dans la capitale qui est de l'ordre de 6%, mais il crée davantage d'espaces naturels destinés à la population afin d'augmenter le nombre d'espaces de détente», a-t-il souligné. «Les travaux d'aménagement des Sablettes et de Oued El-Harrach ont permis cette année à la population algéroise de profiter de la beauté de la baie d'Alger. Ce qui allège, en même temps, la pression sur les espaces forestiers traditionnellement fréquentés tel la forêt de Bouchaoui». Celle-ci est candidate à un aménagement global pour mieux la préparer pour sa reconstitution. Dans le cadre de la protection forestière, un système de surveillance par postes de vigie couvre les espaces forestiers les plus vulnérables de la capitale pour détecter tout début d'incendie, en ce début d'été.