Influence Un adolescent britannique, Warren Leblanc, a été condamné vendredi pour le meurtre d'un camarade de quatorze ans inspiré, semble-t-il, d'un jeu vidéo très violent. Agé de 17 ans, Warren Leblanc, qui n'est pas soupçonné d'être psychiquement malade, a été condamné à Leicester (centre de l'Angleterre) à une peine incompressible de 13 ans. L'adolescent devrait être détenu jusqu'à ses 21 ans dans des établissements pénitentiaires pour jeunes délinquants, avant d'être transféré dans une prison pour adultes. En février, il s'était armé d'un couteau et d'un marteau et avait attiré Stefan Pakeerah dans un parc de Leicester, avant de l'attaquer très brutalement. Arrêté par la police alors qu'il quittait les lieux du crime couvert de sang, il était aussitôt passé aux aveux. Il a de nouveau admis sa culpabilité lors du procès. Les parents de la victime ont mis en cause un jeu vidéo très violent, Manhunt (Chasse à l'homme), interdit en principe aux mineurs, mais que les deux adolescents regardaient fréquemment sur leurs consoles PlayStation 2. Manhunt est décrit par ses concepteurs, la société Rockstar Games, comme un jeu sadomasochiste, dont le principe est de tuer ses agresseurs avant d'être soi-même abattu. Plus les meurtres sont horribles, meilleur est le score du joueur. Considéré comme l'un des jeux vidéo les plus violents en circulation, il est interdit en Nouvelle-Zélande depuis six mois. Selon le père de la victime, Warren Leblanc aurait reproduit dans la réalité ce qu'il était entraîné à faire via sa console de jeu : «La façon dont Warren a commis ce crime est identique à ce qu'il faut faire à l'écran, c'est-à-dire tuer des gens avec des marteaux et des couteaux.» L'avocat de Warren Leblanc a contesté cette version, affirmant que l'adolescent, menacé par un gang auquel il devait 75 livres (111 euros), voulait simplement voler la victime, mais avait paniqué. «On lui disait que quelque chose de très mauvais allait arriver de façon imminente. Il a compris qu'il allait être blessé, grièvement blessé. De façon stupide, criminelle et à tort, il a cru qu'en volant son camarade, il mettrait fin à ces menaces», a plaidé l'avocat, Roderick Price. «La raison pour laquelle il a tué Stefan n'est pas à chercher dans les jeux vidéo, mais dans la peur, dans son désespoir dû à la peur», a-t-il ajouté. Le juge n'a pas souscrit à cette version des événements. «Ce qui s'est passé allait bien au-delà de ce qui était nécessaire pour lui voler son argent, en particulier s'agissant d'un garçon de quatorze ans», a déclaré Michael Stokes. «Vous avez mis fin à la vie d'un garçon de quatorze ans de la façon la plus brutale. Vous, et vous seul, êtes responsable de cette attaque meurtrière (...) sur une personne qui vous croyait son ami», a déclaré le juge en rendant son verdict.