Le ministre relève qu'aucune des victimes n'a contacté les autorités algériennes et «personne n'a déposé plainte» dans ce sens. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Yazid Noureddine Zerhouni, réagit à l'affaire du chef de la CIA qui a été accusé du viol de deux femmes algériennes en Algérie. Le ministre énumère ces suggestions. «Le premier point: il s'agit d'un diplomate», a déclaré à la presse M.Zerhouni, hier, en marge de la séance de clôture des travaux des deux chambres du Parlement. Il laisse entendre que le diplomate est couvert par les conventions diplomatiques. Le ministre relève comme deuxième point le silence des victimes. «Personne n'a déposé plainte» dans ce sens, a enchaîné le ministre, intrigué: «Est-ce qu'il s'agit là de quelqu'un qui aurait une maladie sexuelle?» Et de s'interroger encore: «S'agit-il de quelqu'un qui a d'autres idées, qui cherche à faire du chantage à des fins non déterminées?» Entre l'une et l'autre hypothèse, le ministre fait la part des choses. «Selon l'un ou l'autre des cas, la gestion du dossier sera différente», a commenté encore M.Zerhouni. Ainsi, Alger attend les résultats de l'enquête ouverte par Washington pour «gérer l'affaire». Au moment où nous mettons sous presse, aucune réaction officielle d'Alger n'a été rendue publique. La justice américaine a ouvert une enquête sur cette affaire. Comme première réaction, Washington a rappelé le chef de la CIA à Alger. Le gouvernement américain a pris, semble-t-il, très au sérieux, cette affaire, notamment après la découverte, dans sa résidence à Alger, de plus de douze cassettes vidéo montrant l'agent lors d'ébats amoureux avec d'autres femmes. A rappeler que ce plus haut responsable de la CIA en poste à Alger, Andrew Warren, 41 ans, est accusé par deux femmes algériennes d'avoir mis des somnifères dans leurs boissons avant de les agresser sexuellement dans la résidence que le gouvernement américain louait pour lui à Alger. La première femme, une ressortissante algérienne qui est également titulaire d'un passeport allemand, a déclaré qu'elle a été agressée par Warren après l'avoir rencontré lors d'une fête à son domicile. Elle dit que Warren lui a offert un verre d'alcool. Après l'avoir consommé, elle est tombée malade et a eu des symptômes étranges «rien à voir avec les effets physiologiques de l'alcool», dit-elle. Et d'affirmer qu'elle s'est réveillée dans un lit, complètement nue, sans mémoire de ce qui s'était passé. La deuxième femme, mariée, ressortissante algérienne résidant en Espagne, a déclaré à des fonctionnaires de l'ambassade, qu'elle est devenue malade après avoir consommé deux boissons à la résidence de Warren, le 17 février 2008. Elle affirme qu'elle s'est réveillée dans la maison de Warren mais sans pouvoir se rappeler de ce qui s'y est déroulé. Ce n'est pas tout. Le chef de l'antenne de la CIA à Alger aurait utilisé les femmes à des fins d'espionnage. Ce même agent aurait été vu faire la prière du vendredi dans quelques mosquées d'Alger, a rapporté la presse nationale dans les différentes éditions d'hier. Car, M.Warren maîtrise parfaitement la langue arabe et apparaissait comme étant «un musulman pratiquant», après avoir fait des passages importants en Afghanistan et en Egypte.