Le mufti du Tadjikistan a indiqué hier, samedi» avoir émis une fatwa, un décret religieux, selon lequel toute critique des autorités de cette ex-république soviétique d'Asie centrale sera désormais considérée comme un «grave péché ». "La critique mine la confiance envers les autorités", a expliqué le mufti Saidmoukarram Abdoukodirzoda. Il a par ailleurs appelé les musulmans "à éviter les contacts avec les organisations internationales étrangères et les médias qui menacent la stabilité dans le pays". "Ceux qui montent la population contre les autorités seront punis par Dieu", a-t-il lancé. Le parti modéré d'opposition "La Renaissance Islamique" a critiqué cette fatwa, estimant qu'elle était "dictée par les autorités". Le Tadjikistan est le seul ancien Etat membre de l'Union soviétique ayant l'islam comme religion officielle. Ce pays laïc en majorité musulman, dont 90 % de musulmans sunnites, dirigé depuis 1992 par Emomali Rakhmon, a connu après la chute de l'URSS et jusqu'en 1997 une sanglante guerre civile entre le pouvoir et des combattants islamistes.