Interrogation ■ «Nous leur proposons des logements décents de trois pièces en échange de leur logement d'une seule pièce sans toilettes ni cuisine. Que veulent-ils de plus ?», s'est interrogé le wali d'Alger. Abdelakader Zouhk faisait référence aux familles ayant refusé de quiter, hier mercredi, leur logement à Diar Echems pour être relogées du côté de Birtouta. En effet, seulement 200 familles sur les 466 familles de «Diar Echems» dans la commune d'El Madania ont été relogées dans la nuit de mardi à mercredi. Les autres familles ayant refusé de quitter leurs appartements pour être relogées à la nouvelle cité des 2 160 logements de Sidi M'hamed à Birtouta. «Sur les 466 familles de Diar Echems concernées par l'opération de relogement de mardi, environ 200 familles ont été transférées vers le cité de Sidi M'hamed de Birtouta. L'opération (de déménagement) est toujours en cours», a indiqué le directeur de la wilaya du logement. Principaux bénéficiaires de la 11e opération de recasement organisée mardi au profit de 1 106 familles de plusieurs communes de la capitale, les habitants de «Diar Echems» ont réagi différemment à leur transfert à Sidi M'hamed, dans la commune de Birtouta. Ceux qui vivaient sur les terrasses, dans les cages d'escaliers et les caves des immeubles vétustes de cette cité d'El Madania ont accepté d'être relogés, alors que ceux qui vivent dans les appartements continuent de réclamer un recasement dans un site plus proche du centre-ville d'Alger, et dans des appartements de quatre pièces, demandent certains habitants. «A Diar Echems, nous avons notamment relogé 36 familles occupant les terrasses et les caves des immeubles. Nous avons également recasé des familles qui squattent plusieurs classes d'une école», a signalé le wali d'Alger. Une trentaine de camions, réquisitionnés pour les besoins du déménagement, étaient garés dans le quartier, notamment tout au long des bâtiments D, E et F, alors que de rares familles se préparaient à quitter les lieux dans un calme total. «Nous l'avons dit et nous avons plusieurs fois bloqué la circulation automobile au rond-point des Jasmins pour cela: nous refusons d'aller à Sidi M'hamed pour son éloignement et nous continuons d'exiger un autre site plus accessible», explique un des habitants. De plus, signale-t-il, les familles qui détiennent des actes de propriété de leurs logements à Diar Echems réclament un meilleurs traitement que ceux habitant les terrasses et les caves, par l'obtention d'un appartement de type F4. Plusieurs véhicules de la police étaient garés au rond-point des Jasmins, en contrebas de Diar Echems, sur la route reliant Bir Mourad Raïs aux Annassers, vraisemblablement pour éviter tout blocage de la circulation par les habitants du quartier. La wilaya compte toujours convaincre les habitants de cette cité d'accepter de déménager à la cité des 2 160 logements de Sidi M'hamed. En plus de Diar Echems, la 11e opération de recasement a également bénéficié aux occupants des chalets de la cité Faïzi de Bordj El Bahri (433 familles) et de plusieurs bidonvilles à Bouchaoui (Cheraga, 100 familles), Baba Ali (Birtouta, 57 familles), d'immeubles menaçant ruine à Alger centre (25 familles). Toutes ces familles ont été relogées dans quatre nouvelles cités : les 2 160 logements de Sidi M'hamed et les 400 logements de la commune de Birtouta, «El-Dalia» et «Erramdhania» des Eucalyptus.