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Publié dans Info Soir le 14 - 10 - 2014

Décadence ■ La capitale algérienne n'a cessé, ces dernières années, d'occuper les dernières places parmi les grandes villes du monde où il fait bon vivre.
Ces mauvaises performances reflètent, il faut l'admettre, le piètre état dans lequel se trouve cette ville depuis plusieurs années avec une situation qui s'aggrave d'année en année. En août dernier, elle a été classée à la 135e place sur 140 villes au monde, selon une étude réalisée par bureau d'étude britannique The Economist Intelligence Unit (EIU). Ce classement de vivabilité des grandes villes a été effectué sur la base de plusieurs critères, dont notamment l'infrastructure, la santé, l'éducation, l'environnement et la culture. Une année auparavant, Alger a été classée parmi les dix villes les moins vivables au monde, par le même organisme. «La qualité de vie à Alger fait défaut en raison de nombreuses incuries», a souligné le rapport, mettant la capitale algérienne dans le même panier que Lagos (Nigeria), Karachi (Pakistan) ou Dhaka (Bangladesh). Quatre ans auparavant, notre capitale arrivait au 138e rang, devançant seulement la capitale du Zimbabwe Harare ! Ce sont là des indices fiables sur l'absence de paramètres et de conditions de vie dans une ville qui aurait pu occuper les premières places, si les nombreux atouts étaient exploités à bon escient et les multiples projets annoncés étaient mis en œuvre dans les délais. Alger a enregistré de nombreux ratages, ces dernières années, et les chantiers établis pour sa modernisation sont restés noir sur blanc. Le défi est, certes, de taille, au vu des nombreuses défaillances sur tous les plans (urbanisme, propreté, infrastructures, lieux de détente, animation culturelle...), mais si les démarches entreprises depuis le début des années 2000 étaient exécutées judicieusement, la situation aurait été, sans nul doute, meilleure. «L'exemple des nouvelles cités en est la meilleure preuve du bricolage qui caractérise les initiatives du gouvernement. Depuis combien d'années parlons-nous de la nécessité d'en finir avec les cités-dortoirs ? Les nouvelles cités réalisées récemment répondent-elles aux normes ? Nos responsables doivent comprendre que les discours prometteurs n'apportent rien, s'ils ne sont pas concrétisés comme il se doit !», fulmine Ammar, ingénieur en génie civil à la retraite. «Durant les années 1970 et 1980, on ne livrait jamais un chantier sans que tous les paramètres d'une vie urbaine homogène ne soient rassemblés. Aujourd'hui, on fait dans la précipitation pour loger les citoyens, mais on oublie à jamais les travaux d'aménagement urbain. A ce rythme, les milliards annoncés, récemment, par le gouvernement ne serviront pas à relever le défi», ajoute notre interlocuteur, sur un ton d'inquiétude. «Toutes les grandes villes du monde se sont développées, seule notre capitale, appelée à l'époque «perle de la Méditerranée», recule. Il est plus que jamais nécessaire de se pencher sérieusement sur la question et traduire la volonté affichée par le gouvernement par des actions concrètes, peu importe les délais», souligne, de son côté, Halim, la quarantaine, neurologue établi au Canada. «Je rêve du jour où je pourrai afficher ma fierté concernant la beauté de la capitale de mon pays et de m'enorgueillir devant ces étrangers qui ne cessent de m'agacer sur ce sujet», conclut-il. Un rêve des plus légitimes, partagé, sans nul doute, par tous les Algériens...

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