SMS, e-mails, réseaux sociaux... Impact - L'abus d'utilisation d'Internet et du téléphone mobile a eu des effets néfastes sur la santé physique et psychologique des Algériens. Recevoir un SMS à six heures du matin ou à une heure tardive de la soirée, vaut un réveil forcé et, par conséquent, sommeil gâché. Le téléphone mobile sonne à tout moment, l'utilisateur est constamment perturbé. Arrivé tôt le matin au bureau, première occupation : vérifier les boîtes de messagerie électronique (e-mail) personnelle et professionnelle. Des dizaines de messages à lire et il faut répondre à certains. La page Facebook est, elle aussi, «inondée» de messages et de notifications. Cela, sans oublier les contacts avec les parents, proches ou lointains, qui se font le plus souvent à travers le téléphone mobile. Passer une journée sans recevoir ou émettre des appels est devenu une mission impossible. Se passer de l'Internet relève également du domaine de l'irréalisable. Avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC) et la généralisation de leur utilisation, la vie des citoyens est totalement bouleversée. La tranquillité a disparu, cédant la place à des «vibrations constantes» tout au long de la journée. S'il est clair que la société algérienne a connu une touche de modernité certaine, avec des conséquences positives sur plusieurs aspects, les effets «indésirables» de l'abus, parfois incontournable, de ces technologies sont lourds à supporter par une large couche de la société. L'exagération a engendré une dépendance, voire une addiction de plus en plus forte. Une attitude qui sème une anxiété permanente chez les citoyens, toujours accrochés à leur téléphone mobile ou connectés sur les réseaux sociaux. «Internet m'a totalement déboussolé. Je ne trouve plus aucun de répit. Je ne peux rester sans connexion à Facebook. Ce n'est qu'en m'apprêtant à quitter mon bureau que je quitte Internet, ce qui me cause des migraines et une sensation de fatigue insupportables», avoue Hamid, fonctionnaire dans une administration publique à Alger. «La plupart de mes collègues font de même. On est souvent épuisés, même si la charge de travail est légère. On tente à chaque fois de mettre un terme à cette mauvaise habitude, mais en vain», ajoute notre interlocuteur, qui dit compter plus de 1 500 amis «virtuels» ! L'addiction aux réseaux de socialisation et sites de discussion électronique se répercute aussi négativement sur le côté physique, car l'exposition à l'ordinateur durant de longues heures de la journée provoque des maux de tête, des vertiges et des douleurs, parfois atroce, au dos. A ces effets désagréables, s'ajoute l'état de stress et d'anxiété permanente ressentis par les accros aux TIC. «Notre vie est en réalité scindée en deux tranches ; le côté réel et le côté virtuel. Mais la vie virtuelle a accaparé la grande part, puisque même lorsqu'on est avec des amis ou des parents, on réfléchit souvent à ce qui peut tomber sur nos boîtes e-mail et nos pages sur les réseaux sociaux», avouent, de leur côté, plusieurs jeunes étudiants. «Nous sommes vraiment peinés de cette dépendance à Internet, mais nous sommes incapables de nous en débarrasser», lâchent nos interlocuteurs. C'est dire que l'usage exagéré des nouvelles technologies s'est avéré être un poids lourd à supporter par la majeure partie de la société algérienne. Un mauvais consommateur fait souvent les frais de son abus, dit-on...