Objectif ■ Cent cinq anciens généraux, dirigeants de la police et des services de renseignement (Mossad) israéliens ont appelé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à lancer une initiative régionale de paix. C'est ce qu'ont indiqué, hier, les médias. Dans une lettre publique, les signataires pressent M. Netanyahu de «prendre une initiative diplomatique» régionale en vue de parvenir à la paix avec les Palestiniens sur la base de deux Etats pour deux peuples, a précisé le site d'informations Ynet. Ils estiment qu'Israël est «suffisamment fort» pour s'engager dans cette voie sans que cela implique des «risques pour sa sécurité». Le général Amnon Reshef, ancien commandant des unités de blindés, à l'initiative de cette lettre ouverte, a précisé que les si-gnataires étaient «fatigués des combats qui se déroulent régulièrement, année après année, au lieu de déployer des efforts réels pour adopter l'initiative saoudienne». Il faisait allusion à l'Arabie Saoudite, qui a été à l'origine, en 2002, d'un plan de paix arabe, qui propose une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, en échange du retrait israélien des territoires occupés depuis 1967. «Il ne s'agit pas d'une question de gauche ou de droite», ajoute la lettre, en prônant une initiative diplomatique qui ne soit pas «seulement basée sur des négociations bilatérales avec les Palestiniens qui ont échoué encore et encore». «Nous souhaitons voir une initiative courageuse et un leadership de votre part», ont ajouté les auteurs de la lettre à l'adresse du Premier ministre. Israël va rouvrir ce mardi les points de passage avec la bande de Gaza fermés avant-hier pour la première fois depuis la fin de la guerre en août, ce qui avait isolé la région du reste du monde. «Les points de passage d'Erez et de Kerem Shalom seront ouverts normalement mardi matin», a indiqué une porte-parole militaire, sans donner d'autres précisions. Avec la fermeture d'Erez, utilisé pour le passage des personnes et Kerem Shalom pour les marchandises, la bande de Gaza s'est retrouvée coupée du reste du monde, les autorités égyptiennes ayant également fermé le point de passage de Rafah. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a qualifié ce mardi de «camouflet» pour les Etats-Unis et la communauté internationale le feu vert donné en Israël à un projet de colonisation à El-Qods occupée. Le feu vert délivré hier alors que la ville d'El-Qods est arrivée au «point d'ébullition» constitue «un camouflet pour le secrétaire d'Etat américain John Kerry, pour la communauté internationale, pour le peuple palestinien et pour la paix», a réagi dans un communiqué Saëb Erakat, négociateur en chef palestinien et membre du comité exécutif de l'OLP. Le ministère israélien de l'Intérieur a donné, hier, son feu vert à la construction de 500 logements à El-Qods-Est, partie palestinienne de la ville annexée par Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait donné une semaine plus tôt pour instruction d'accélérer ce projet et un autre. Cette consigne avait provoqué une vive réprobation palestinienne et internationale. «Pour sauver la solution à deux Etats (israélien et palestinien coexistants), nous appelons de manière urgente tous les pays à reconnaître diplomatiquement l'Etat de Palestine sur les frontières (d'avant) 1967. Nous pressons la communauté internationale, y compris l'administration américaine, de soutenir notre initiative pour une résolution du Conseil de sécurité qui fixerait une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne», a ajouté M. Erakat.