Situation ■ Des centaines de milliers de réfugiés se retrouvent dans une situation incertaine. Ils ne peuvent pas rentrer chez eux à cause de la guerre et des persécutions. Certains échouent dans des camps de réfugiés où règne l'insécurité, près des zones de conflit, et y restent des mois, voire des années. D'autres se retrouvent dans des situations de vulnérabilité, exposés à la violence et privés des droits humains les plus élémentaires. Pour certains de ces réfugiés, qui n'avaient d'autre choix que de fuir pour échapper aux violences dans leur pays, le seul espoir est d'obtenir la possibilité de se réinstaller dans un autre pays qui leur permette de commencer une nouvelle vie en toute sécurité. Des milliers parmi eux vivent misérablement et ne peuvent compter que sur la solidarité de la communauté locale du pays d'accueil pour s'alimenter et se vêtir. Leurs conditions de vie sont de plus en plus insalubres et ils sont exposés au risque de rougeole et d'autres maladies. Dans certains camps de réfugiés, chaque toilette est partagée par 136 personnes en moyenne. En situation d'urgence, entassés dans des camps, l'accès à l'eau constitue pour eux un problème majeur. Dans les pays qui n'ont pas ratifié les conventions internationales des droits humains, les réfugiés se trouvent le plus exposés aux dangers : ils sont interdits d'accéder au travail, aux soins, à l'éducation, à la liberté de circuler, voire à la nourriture. Dans «une situation de misère extrême», ils sont davantage exposés au risque d'être victimes de détention arbitraire, de torture, d'enlèvement et de maladies. Le HCR a été créé en 1951 pour aider un million de personnes encore déracinées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à rentrer chez elles. Depuis cette époque, le HCR a contribué à trouver des solutions durables pour des dizaines de millions de réfugiés. D'après les derniers chiffres disponibles, le nombre de personnes relevant de la compétence du HCR s'élevait à 11,7 millions de réfugiés à la fin 2013, soit une hausse par rapport à l'année précédente. En outre, quelque 5 millions de réfugiés enregistrés sont pris en charge dans quelque 60 camps au Moyen-Orient par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), créé en 1949 pour venir en aide aux Palestiniens déplacés. Les réfugiés relevant de la compétence du HCR sont dispersés à travers le monde, avec plus de la moitié se trouvant en Asie et près de 29% en Afrique. Leurs conditions de vie sont extrêmement différentes, certains vivant dans des camps et des centres collectifs bien établis et d'autres dans des abris de fortune voire en plein air. Dans le monde, 26 millions de personnes ont dû quitter leur foyer, du fait d'affrontements et d'atteintes aux droits humains. De 10 à 15 millions d'autres sont chassées par des grands projets et 143 millions par des dérèglements environnementaux. Entre «la multiplication de nouvelles crises» qui poussent les populations à quitter leur foyer, et «la persistance des vieilles crises qui semblent ne jamais vouloir mourir», le nombre de déplacés dans le monde a atteint, à la fin de 2013, le nombre record de 51,2 millions.