Ses airbags dangereux, voire meurtriers, ont causé le rappel de millions de véhicules dans le monde, les plaintes pleuvent aux Etats-Unis et les autorités américaines mènent l'enquête : la firme japonaise Takata s'enfonce dans la tourmente, entraînant avec elle le constructeur Honda. Deuxième fabricant mondial de coussins de sécurité avec 22% de part de marché, Takata est sur la sellette pour de dangereux exemplaires produits dans les années 2000. «Au lieu de se déployer pour protéger les occupants du véhicule, ces airbags explosent tels des grenades, projetant des éclats de métal et de plastique dans l'habitacle», décrit un avocat, dans une plainte en nom collectif visant notamment Honda, le plus gros client de l'équipementier. Honda et Takata sont accusés d'avoir «privilégié le profit à la sécurité», accuse l'avocat. D'anciens salariés font même état de tests menés dans le plus grand secret dès 2004. Alors que les résultats avaient révélé des défauts de conception, Takata, prenant peur, avait ordonné aux techniciens de détruire les données, selon ces témoignages. Bilan à ce jour : plusieurs décès (deux confirmés par Takata, quatre évoqués par la presse) et des dizaines de cas de blessés. En dehors de probables failles de ses contrôles de qualité, Takata a mis en avant une cause climatique, l'agent gonfleur utilisé qui est le nitrate d'ammonium pouvant se détériorer en cas d'exposition à une humidité excessive.