Menace A la veille de leur match contre l?OM Ruisseau, les joueurs du CS Constantine menacent de recourir à la grève pour exiger le paiement de leur dû. Banal diriez-vous, mais cette histoire en cache d?autres. Après un début de championnat mi-figue mi-raisin, avec une victoire à l?extérieur (face au NA Hussein Dey) et une défaite à domicile (contre l?USM Alger), le CS Constantine vit des moments difficiles à cause d?une situation financière étouffante qui risque d?ébranler le club. D?ailleurs, les joueurs ont menacé de boycotter le match face à l?OM Ruisseau, si le président Khettabi ne leur paye pas leurs arriérés. Jusqu?ici, c?est du déjà-vu, car les histoires de sous sont une donnée récurrente dans notre football, sauf que cette fois, il s?agit d?anciennes dettes qui ressurgissent et qui vont irrémédiablement bouleverser la situation budgétaire du club. Après s?être engagé à rembourser 65 millions de centimes à l?ancien entraîneur Mohamed Tebib et près de 600 millions de centimes, selon un échéancier, à un certain Benchaâbane, qui avait «dépanné» le club, il y a quelque temps, voilà qu?une affaire qui a longtemps traîné en justice remonte à la surface. Il s?agit de celle de M. Boulhabib, directeur d?une entreprise de cosmétiques (qui n?existe plus aujourd?hui) et frère de Sousou, l?ancien président du CSC, qui aurait prêté 800 millions de centimes au club, mais qui, depuis, n?a plus revu le moindre centime. Après quatre ans d?une âpre bataille judiciaire, le juge d?instruction s?est prononcé pour M. Boulhabib auquel le club de l?antique Cirta devra non seulement rembourser la somme indiquée plus haut, mais également 400 millions de dommages et intérêts. Ce qui fait que l?ardoise est encore plus salée avec 1,2 milliard de centimes, une somme qui, par pur hasard, équivaut au montant de la subvention que viennent d?allouer les autorités locales au promu de la Nationale I. Ayant eu vent que les comptes du club allaient faire l?objet d?une main levée de la part d?un huissier de justice, des amis du CSC, au sein même de la banque où ce dernier possède son compte, ont refoulé la subvention au Trésor public afin d?éviter tout risque de voir ce pactole s?envoler ailleurs alors que les joueurs attendent leur dû et que d?autres dépenses doivent être supportées. Ce tour de passe-passe a permis de retarder l?échéance de payer le 1,2 milliard de centimes qui, paradoxalement, ne figure dans aucun bilan du club depuis quatre ans, ce qui confirme l?existence d?une caisse noire, une pratique plus que courante dans un football géré par des trabendistes et des affairistes de tout bord. L?Etat a tout intérêt à aller voir de plus près dans les trésoreries de nos clubs, car il y a à boire et à manger. Sur un autre plan, les joueurs Arama, Maïza et Medjoudj ont été, soi-disant, sanctionnés financièrement (il faut qu?ils perçoivent d?abord leur argent) par le président Khettabi pour des dépassements disciplinaires. Le premier, le capitaine d?équipe, avait osé bousculer son entraîneur dans les vestiaires, lors du match face à l?USMA pour ne pas avoir été aligné d?entrée (il ne fallait pas rater les caméras de l?Entv), alors que les seconds se sont chamaillés à l?entraînement. Des comportements qui auraient été sanctionnés plus lourdement ailleurs, mais comme chez nous les tours de bouss-bouss sont fréquents, on a vite passé l?éponge. En attendant, et jusqu?à hier, le CSC n?avait toujours pas réservé pour son déplacement sur Alger et donc la menace de grève est toujours dans l?air. Pour le reste, tout va bien sur le Vieux-Rocher, merci !