Accord ■ L'Algérie et la Turquie ont convenu de booster leur coopération en les portant à un nouveau palier d'où la signature de plusieurs conventions. La plus importante reste néanmoins celle portant sur la prolongation du contrat de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien à la Turquie pour dix années supplémentaires avec augmentation de 50% du volume. Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, et son homologue turc, Taner Yildiz, ont évoqué hier mercredi la possibilité d'élargir la coopération bilatérale énergétique aux domaines de la prospection, des engrais, de la pétrochimie et des énergies renouvelables. M. Yildiz qui s'est félicité du niveau des relations entre les deux pays dans le domaine de l'énergie, a exprimé son souhait de voir cette coopération élargie aux produits pétroliers et autres domaines en dehors des hydrocarbures. La Turquie a indiqué également vouloir établir une zone de libre-échange avec l'Algérie pour impulser les relations commerciales bilatérales tout en préservant les intérêts économiques des deux pays. «Un accord de libre-échange donnera une nouvelle dimension à nos relations commerciales, nous demandons sa conclusion aussitôt que possible», a déclaré le président du conseil d'affaire algéro-turc lors d'un forum économique entre les deux pays qui se tient à l'occasion de la visite en Algérie du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a dans ce contexte affirmé que son pays était prêt à faire profiter à l'Algérie de son expérience en matière notamment de réalisation de logements. Erdogan a aussi évoqué la participation des entreprises turques dans les projets d'infrastructures en Algérie. «L'Algérie s'apprête à engager de grands projets d'infrastructures et nous voulons contribuer dans ces projets», a-t-il indiqué tout en appelant au renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays pour passer de 4,5 milliards de dollars actuellement à 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais. «Avec d'avantage d'effort et en levant les obstacles, nous sommes en mesure d'atteindre les 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais», a poursuivi Erdogan. Le nombre des entreprises turques activant en Algérie devrait ainsi passer à la faveur de cette visite à 1 500 en 2015 contre 940 actuellement. Pour sa part, Abdelmalek Sellal a émis le souhait de voir les entreprises turques participer à travers des projets rentables et mutuellement bénéfiques. «J'invite les investisseurs et les capitaines d'industrie turcs à participer à l'œuvre algérienne de renouveau économique et social», a déclaré le Premier ministre en appelant les turcs à «intensifier leur participation en matière d'infrastructures». Outre ce secteur, la sidérurgie, la mécanique, le textile, l'électronique, la câblerie, le transport et la construction sont les domaines qui peuvent faire l'objet de partenariats entre les entreprises algériennes et turques, a de son côté précisé Abdesselam Bouchouareb, le ministre de l'Industrie et des Mines. Au-delà de ces opportunités identifiées dans ces secteurs, le ministre a insisté sur la coopération en matière de formation, de renforcement des capacités techniques et managériales et d'expertise qui constituent, selon lui, un levier de première importance pour soutenir la performance des entreprises. Assia Boucetta Le bilan des échanges commerciaux Le volume des échanges commerciaux entre Alger et Ankara a atteint un montant de 4,4 milliards de dollars en 2013, dont 2,07 mds de dollars représentant les importations de l'Algérie et 2,3 mds de dollars de ses exportations vers la Turquie, selon le président de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci). sur les dix premiers mois de 2014, a poursuivi Laïd Benamor, la balance commerciale s'est affichée excédentaire en faveur de la Turquie qui a exporté vers l'Algérie pour 1,7 milliard de dollars et en a importé pour 1,36 milliard de dollars. Quant au contenu de ces échanges, il a signalé que les importations de l'Algérie auprès de la Turquie étaient concentrées pour plus de 80% sur les demi-produits, les biens d'équipements industriels et les biens de consommation alimentaires, alors que les exportations algériennes restaient dominées pour plus de 90% par les hydrocarbures et les produits dérivés. Les opérateurs économiques turcs en Algérie ont soulevé, à l'occasion de la visite du président turc à Alger, les difficultés rencontrées sur le terrain, citant notamment l'obtention de visas et l'obligation de paiement d'une caution bancaire pour les entreprises soumissionnant aux marchés publics de construction. A. B. Conquérir l'Afrique ensemble ? A la recherche d'un partenaire fiable en Afrique, la Turquie veut une étroite coopération avec l'Algérie comme principal portail de l'Afrique. «La Turquie avait besoin d'amis en Afrique comme le pays frère l'Algérie. Nous devons passer à une autre dimension dans nos relations. L'Algérie et la Turquie peuvent réaliser ensemble de grands projets en Afrique», a affirmé le ministre turc de l'Economie emboitant le pas au président Recep Tayyip Erdogan qui, a qualifié l'Algérie dans son discours devant les responsables algériens, de «l'étoile de l'Afrique». Une étoile à travers laquelle la Turquie veut passer pour joindre l'Afrique. «Nous souhaitons donner à notre relation une dimension africaine. L'Algérie et la Turquie sont deux économies stables et solides qui peuvent s'entraider à aller de l'avant. D'ailleurs, nous sommes entièrement prédisposés à accompagner les sociétés algériennes pour conquérir les marchés africains», a affirmé le président turc. A. B.