Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a quitté jeudi dernier Alger au terme d'une visite officielle de deux jours, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a été si fructueuse avec la signature d'une convention portant prolongation du contrat de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien à la Turquie pour dix années supplémentaires avec augmentation de 50 % du volume. En effet, cette convention a été signée dans la soirée de mercredi dernier à Alger par le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, et son homologue turc, Taner Yildiz. A l'issue de la cérémonie de signature, M. Yousfi a précisé que cette convention intervenait pour prolonger le contrat signé il y a 20 ans entre les deux pays, ajoutant que "les deux parties ont convenu de prolonger ce contrat de 10 années supplémentaires avec augmentation de 50% du volume". De son côté, M. Yildiz s'est félicité du niveau des relations entre son pays et l'Algérie dans le domaine de l'énergie, exprimant le souhait qu'elles puissent être élargies aux produits pétroliers et autres domaines en dehors des hydrocarbures". D'autre part, le ministre de l'Energie et son homologue turc ont évoqué la possibilité d'élargir la coopération bilatérale énergétique aux domaines de la prospection, des engrais, de la pétrochimie et des énergies renouvelables. Lors de son séjour à Alger, le président turc s'est, notamment, entretenu avec le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre, M. Sellal. Cette visite a été marquée, également, par la tenue d'un Forum économique des hommes d'affaires algéro-turcs en présence du président Erdogan et de Abdelmalek Sellal et la signature d'une convention portant prolongation du contrat de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien à la Turquie pour dix années supplémentaires avec augmentation de 50 % du volume. Il s'agit de la première visite officielle bilatérale de M. Erdogan à l'étranger en sa qualité de président de la République de Turquie. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement continu des relations entre les deux pays, liés par un Traité d'amitié et de coopération, signé en 2006.
Les appels de Sellal et Erdogan Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a appelé les entreprises turques à participer à l'oeuvre algérienne de renouveau économique à travers des projets rentables et mutuellement bénéfiques. " J'invite les investisseurs et les capitaines d'industrie turcs à s'engager avec leurs partenaires algériens pour travailler ensemble afin de renforcer les liens d'amitié et de coopération entre nos deux pays et participer à l'œuvre algérienne de renouveau économique et social", a déclaré M. Sellal dans son allocution de clôture du forum d'affaires algéro-turc, en présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Il a relevé que le modèle entrepreneurial turc performant dans de nombreux domaines d'activités correspondait aux besoins de l'économie algérienne pour bâtir, notamment, des projets rentables et mutuellement bénéfiques. Pour le Premier ministre, le niveau actuel des échanges commerciaux entre les deux pays et leur énorme potentiel humain et matériel laissent entrevoir des perspectives ''très prometteuses'' pour la coopération et les relations économiques algéro-turques. Selon ses estimations, le nombre d'entreprises turques activant en Algérie devrait passer à 1.500 en 2015 contre 940 actuellement, et ce, grâce à des partenariats qui devraient êtres créés entre les investisseurs algériens et turcs. Commentant les entretiens qui s'étaient tenus mercredi entre le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et M. Erdogan, le Premier ministre a indiqué qu'ils constitueraient "la base de consolidation'' des relations politiques et économiques entre les deux pays dans la perspective du deuxième sommet Afrique-Turquie prévu vendredi prochain à Malabo (Guinée Equatoriale). A ce propos, il a exprimé le soutien de l'Algérie à la Turquie lors de ce sommet entre le continent africain et ce pays. De son côté, le président turc, M. Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que son pays voulait hisser ses investissements en Algérie à de meilleurs niveaux souhaitant intensifier la participation des entreprises turques dans les projets d'infrastructures. Présidant la clôture du forum d'affaires algéro-turc aux côtés du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, M. Erdogan a déclaré que les relations dans le domaine des investissements entre l'Algérie et la Turquie "sont bonnes mais nous voulons les hisser à de meilleurs niveaux" rappelant dans ce cadre les projets d'investissements turcs en Algérie estimés jusqu'à présent à 2 milliards de dollars. Il a cité à ce propos le projet de l'entreprise turque de sidérurgie Tosyali. "Nous souhaitons que les sociétés turques d'entrepreneuriat puissent intensifier leur participation en matière d'infrastructures". "L'Algérie s'apprête à engager de grands projets d'infrastructures et nous voulons contribuer dans ces projets", a-t-il ajouté. Le président turc a affirmé dans ce contexte que son pays était prêt à faire profiter à l'Algérie son expérience en matière de réalisation de logements soulignant que la Turquie avait construit prés de 600.000 logements pour ses compatriotes durant les 12 dernières années. Par ailleurs, M. Erdogan a appelé au renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays pour passer de 4,5 milliards de dollars actuellement à 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais et ce, en levant tous les obstacles entravant le commerce. "Il y a 12 années de cela, le volume des échanges commerciaux n'atteignait pas un milliard de dollars, en 2013 il a atteint 4,5 milliards de dollars, mais cela reste insuffisant. Avec davantage d'effort et en levant les obstacles, nous sommes en mesure d'atteindre les 10 milliards de dollars dans les plus brefs délais", a-t-il poursuivi. Evoquant la signature mercredi de la convention portant prolongation du contrat de livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) algérien à la Turquie pour dix années supplémentaires avec augmentation de 50 % du volume, M. Erdogan a estimé que "cette décision était judicieuse pour les deux pays". L'Algérie est le quatrième fournisseur de la Turquie en gaz naturel, selon Erdogan.
forum d'affaires algéro-turc et partenariat Le forum algéro-turc celui-ci a été marqué par la présence du conseil turc des relations économiques internationales qui compte toutes les entreprises du secteur privé dans ce pays. Le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdesselam Bouchouareb, a fait part, dans son intervention prononcée à l'issue du forum d'affaires algéro-turc de la "forte attente" que les entreprises turques continuent à s'engager avec détermination et confiance en l'avenir. En effet, a-t-il poursuivi, "l'avenir appartient aux entreprises qui auront franchi le pas durant la période actuelle", lesquelles "auront surement plusieurs longueurs d'avance sur les autres". Selon lui, "aucune piste de partenariat ne doit être sous-estimée" car, a-t-il relevé, "le plus petit des projets pourrait avoir valeur de symbole des possibilités qui existent entre l'Algérie et la Turquie". En s'adressant aux opérateurs économiques algériens et turcs, M. Bouchouareb a exhorté ces derniers de transformer en projets toutes les opportunités qui s'offrent à eux et de s'engager davantage dans une "interaction fructueuse" pour les deux parties. Plusieurs chefs d'entreprises algériens et une centaine d'hommes d'affaires turcs prennent part à ce forum bilatéral axé essentiellement autour de la consolidation du partenariat économique et commercial dans les secteurs hors-hydrocarbures essentiellement. L'Algérie s'attend à ce que cette rencontre aboutisse à des joint-ventures industrielles basées sur le transfert technologique et en mesure de conforter le secteur industriel et de contribuer à renforcer les exportations hors-hydrocarbures. "Nous ne voulons plus être un marché pour la Turquie mais plutôt un partenaire économique", selon des responsables auprès du ministère de l'Industrie et des Mines. En 2013, la Turquie avait été le 7ème fournisseur de l'Algérie avec 2,07 milliards de dollars d'importations algériennes et son 9ème client avec des exportations algériennes de 2,6 milliards de dollars, selon les chiffres des douanes algériennes. Le programme de cette rencontre, a été clôturée par une présentation sur le "success story" de l'entreprise turque de sidérurgie Tosyali qui produit en Algérie plus d'un million de tonnes d'acier par an depuis 2013. Le complexe sidérurgique de cette société, qui a coûté 750 millions de dollars, est le plus important investissement turc réalisé jusqu'ici en Algérie. Enfin, le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué jeudi dernier après avoir visité le chantier de restauration de la mosquée Ketchaoua à Alger que "Je suis convaincu que la Turquie et l'Algérie peuvent réaliser de grands projets communs en Afrique", a déclaré à la presse M. Erdogan. "J'effectue aujourd'hui ma première visite en Afrique et en Algérie en qualité de président de la République", a-t-il relevé. Rappelant s'être rendu en Algérie en 2013 lorsqu'il était Premier ministre, M. Erdogan a souligné que "l'Algérie connaît d'importants développements et une grande croissance sous la présidence de M. Abdelaziz Bouteflika". "Les entretiens avec le président Bouteflika m'ont permis d'évoquer le rôle de l'Algérie dans la région", a indiqué M. Erdogan rendant hommage à l'expérience du président de la République. Il s'est félicité par ailleurs des liens historiques qui unissent l'Algérie et la Turquie, affirmant que l'année 2016 marquera un important anniversaire de l'établissement des relations bilatérales.