Impact ■ Si les réseaux sociaux permettent de nouer des liens, ils ne manquent pas de briser des relations vieilles de plusieurs années. Facebook et Twitter sont-ils en train de devenir les pires ennemis des couples ? La question mérite d'être posée à voir certaines statistiques rendues publiques dans quelques pays. En Grande-Bretagne par exemple, le mot Facebook est revenu dans 33% des procédures de divorce engagées en 2011, a révélé un site spécialisé (divorce-online.co.uk). Aux Etats-Unis d'Amérique, 80 % des avocats spécialisés dans les divorces déclarent avoir constaté une explosion des cas liés aux réseaux sociaux, ces dernières années. Selon l'un d'entre eux, les relations extraconjugales se tissent «à la vitesse de la lumière» sur Facebook. Dans d'autres pays, ce sont les faits rapportés par la presse qui rendent l'interrogation encore plus «légitime». Ainsi en Inde, une jeune épouse a demandé le divorce parce que son mari avait oublié d'actualiser sa situation amoureuse sur son compte Facebook ! Qu'en-est-il de notre pays ? Même s'ils sont peu connus, des cas de ce genre existent bel et bien chez nous. A en croire des avocats qui se sont exprimés sur la question dans les colonnes de la presse nationale, les réseaux sociaux s'invitent de plus en plus dans les affaires de divorce traitées par les tribunaux. Et le «coupable» serait souvent... Facebook ! Le scénario est toujours le même ou presque : l'époux ou l'épouse tombe sur des écrits ou des photos compromettants laissés imprudemment sur les réseaux sociaux et c'est la crise au sein du couple. Une crise qui va jusqu'au divorce dans bien des cas. C'est ce qui est arrivé il y a quelques mois à un couple natif d'une wilaya du Centre du pays. Pour avoir posté des photos d'elle sur le plus grand réseau social au monde, la jeune épouse a été répudiée sine die par son mari. Un autre couple qui résidait dans l'Ouest du pays a également été brisé par Facebook après que la femme ait découvert que son époux comptait parmi ses amis l'une de ses meilleures copines quand il était à l'université. Pour expliquer le «faux pas» des époux dans ce genre d'histoires, les psychologues évoquent la désinhibition, ou le fait de montrer moins de pudeur et de réserve dans son comportement, qui s'empare souvent des internautes. Selon Yann Leroux, docteur en psychologie, les écrans ont un effet désinhibant : «Quand vous écrivez, c'est comme si vous le disiez à vous-même, comme si c'était dans votre tête. L'espace entre ce que vous pensez dans votre for intérieur et ce que vous dites aux autres est très amoindri. Souvent, une fois le message parti, on est surpris par l'ampleur des réactions» !