Selon les experts, l'Algérie fait face à une multitude de risques majeurs, un responsable au ministère de l'Intérieur en a énuméré quelques uns ce matin. Selon lui, l'Etat a déjà pris les devants, par une série de mesures, pour éviter que le pays ne soit pris au dépourvu. Inondations, séismes, feux de forêt, risques géologiques, climatiques et pollutions, sont autant de dangers qui «guettent» l'Algérie. C'est ce qu'a confirmé, ce lundi matin, le délégué aux risques majeurs au département de l'Intérieur et des Collectivités locales, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le pire pourrait surgir de nulle part, à tout moment. L'Algérie est, en effet, exposée aujourd'hui à plusieurs risques. Au Sud, ce sont des inondations «régulières», au Nord, quand ce ne sont pas les feux de forêt qui ravagent des centaines, parfois des milliers d'hectares par an, ce sont les secousses telluriques qui prennent le relais cycliquement. Outre les constats et le rappel des bilans, le temps n'est-il pas venu de penser à des solutions afin de faire face à tous ces risques ? Pour Tahar Melizi, «les pouvoirs publics sont passés du constat à l'action». Il a, dans ce sens, annoncé la mise en place d'ici «quelque temps» d'un comité intersectoriel, composé de 24 ministères concernés par la question, des agences et des centres de recherche. Ce comité sera chargé d'évaluer toutes les actions qui ont été entreprises dans ce cadre, mais, aussi, d'élaborer un bilan d'étapes afin de savoir où on en est dans la préparation de tous les secteurs par rapport aux risques qui menacent l'Algérie et qui sont au nombre de dix, répertoriés par la loi 4-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable. La loi contient des prescriptions parti-culières en matière de prévention des inondations dans ses articles 24 et 25. Tahar Melizi a, d'autre part, assuré que plusieurs expertises avaient été effectuées dans la capitale, principalement au niveau des bâtiments «stratégi-ques». Il s'agit, entre autres, du siège de la wilaya d'Alger et de l'hôpital Mustapha Bacha, qui commencent à prendre de l'âge. «L'expertise continue pour déterminer en fin de parcours si ces bâtiments pourraient résister à un séisme d'une magnitude élevée», a-t-il assuré, estimant que dans le cas contraire «ces bâtisses pourraient être remplacées par d'autres plus résistantes». «On ne peut pas arrêter les aléas, mais le mieux serait de s'y préparer afin de faire face et les accompagner », a relevé l'invité de la Chaîne III. Dans ce sillage, il a préconisé des actions qui doivent «être engagées dans l'urgence», insistant sur le fait de terminer «rapidement» la construction de l'Agence d'nondabilité, qui aura en charge de recenser toutes les zones menacées par les inondations à travers tout le pays. Autrement dit, établir une cartographie de ces zones, laquelle permettra d'abord, selon lui, de connaître ces lieux (inondables) et ainsi les prendre en charge de manière à évacuer tous leurs habitants et y interdire par la suite toute construction. Des experts ne cessent d'évoquer ces derniers temps des «séismes» pouvant anéantir des villes entières. Tahar Melizi, délégué aux risques majeurs au département de l'Intérieur, qui n'a ni infirmé ni confirmé ces thèses, a voulu éviter l'alarmisme. «Il ne faut pas faire peur aux citoyens. Les séismes existent depuis toujours. On ne peut pas les stopper, mais il faut s'y préparer», s'est-il contenté de commenter.