Résumé de la 3e partie ■ Zahia trouve agréable de discuter avec l'inconnu qui lui avait téléphoné à 2h du matin. Un comportement qu'elle n'arrive pas à s'expliquer, elle qui est plutôt réservée d'habitude. La voix de l'homme crépita à nouveau dans le combiné : Bon, vous me racontez l'histoire de votre sœur aînée ? - Oh ! il s'agit d'une histoire banale comme il y en a tant d'autres. Ma sœur s'est mariée avec un homme immensément riche. C'est un type qui passe la moitié des jours de l'année hors de la maison. Il lui arrivait souvent de s'absenter plusieurs jours sans que sa femme sache où il est parti. Comme elle habite une grande villa, elle n'a ni voisine, ni amies... Les gens ne cessent de lui dire qu'elle a beaucoup de chance d'avoir épousé un homme très riche, alors qu'en réalité elle est malheureuse. Sa solitude après le mariage est plus grande que celle d'avant. Vous voyez ? C'est une histoire banale. Oui, c'est une histoire banale en effet, c'est pourquoi les femmes qui vivent la situation de votre sœur sont très nombreuses. Zahia ignorait pourquoi, mais elle trouvait la voix de l'inconnu si avenante, si douce, si chaude et si peinée qu'elle éprouva de la sympathie pour lui. Et c'est avec un grand soulagement qu'elle entendit celui-ci lui dire : Vous savez, mademoiselle, j'ai bien envie de vous rencontrer, mais je ne sais pas si cette rencontre ne risquerait pas de détruire le capital sympathie que nous sommes en train d'engranger. Vous avez peur que nous nous rencontrions ? demanda Zahia que l'inquiétude commença à gagner. Pour être franc avec vous, je dois avouer que oui. Mais pourquoi ? Je ne sais pas... Vous imaginez bien que si je le savais je n'éprouverais plus cette peur. Oui... C'est ce que disent les psychologues. A partir du moment où un sujet connaît les raisons de ses angoisses, celles-ci disparaissent. Souvent elles ne disparaissent pas d'un seul coup mais progressivement. Puisque j'ai commencé mes aveux, je préfère aller jusqu'au bout... Les femmes m'inspirent une peur bleue... J'ignore pourquoi... Lorsque je me trouve dans un groupe où il y a des femmes, je n'ai aucun problème... je discute avec elles, je plaisante, je leur raconte des anecdotes et elles se marrent. Mais dès que je suis seul, en tête à tête avec l'une d'elles, je me mets à transpirer et je sens que mon cœur est sur le point de s'arrêter.