Résumé : Hadjira est plus sereine depuis qu'elle s'est confiée à Azad. Elle craint cependant de rediscuter avec ses parents de son futur mariage, car elle n'aimerait pas les décevoir encore une fois. Elle avait compris qu'ils ne voulaient que son bien. Le passé était toujours entre eux, et ils voulaient l'en debarrasser. Azad se proposera de discuter avec eux. Elle accepte. La jeune fille sourit : - Oui, je te considère déjà comme un frère. Azad revint sur terre : - Tu es une petite coquine. Je saurais bientôt si réellement je ne suis qu'un frère pour toi. Elle ouvrit la porte et sortit en lui faisant un signe : - A très bientôt, cher voisin. - C'est ça, chère voisine. Katia aidait sa maman dans la cuisine. Zahia, qui devait recevoir quelques invités pour le dîner, lui avait demandé d'éplucher des légumes. Elles gardèrent quelque temps le silence, puis Zahia lance d'une voix forte : - Tu ne vois pas ton frère aujourd'hui ? Katia sourit : - Nous nous sommes vus ce matin. Je voulais rentrer à pied avec des amies, alors j'ai demandé à Azad de ne pas me déposer comme d'habitude. J'avais envie de marcher. Cela change un peu de la routine habituelle. - Huu..., je..., je voulais l'inviter à se joindre à nous ce soir. Je..., je ne sais pas s'il va accepter. - Pourquoi n'accepterait-il pas ? Il viendra sûrement si je le lui demandais mais es-tu certaine que tes invités... - Quoi ? - Je..., je veux dire que ce serait peut-être gênant pour toi de le présenter à tes invités après toutes ces années où tu l'as ignoré. Zahia dépose rageusement son couteau : - C'est lui qui nous a ignorés, petite idiote. Tu crois que ton père et moi l'avions renié ? Ah ! Je comprends, c'est lui, bien sûr, qui te raconte toutes ces sornettes. - Il ne me raconte rien. - Alors d'où te viennent toutes ces fausses idées ? - Ce ne sont pas de fausses idées. Azad a séjourné chez nous quelques jours, c'était suffisant pour que je comprenne que tu ne l'as jamais porté dans ton cœur. Zahia hausse les épaules : - Je ne le porterais jamais dans mon cœur, cet enfant de malheur. Il y avait d'abord sa mère. Grâce à Dieu elle a su quitter les lieux à temps, mais j'ai dû hériter d'un cadeau empoisonné. Elle nous a laissé son déchet. Lorsque je me suis enfin mariée avec ton père, j'ai décidé de me débarrasser de tout ce qui pouvait entraver mon bonheur. - Azad n'était pas un cadeau empoisonné, maman. Tu voulais l'homme, mais pas son fils. Comme toutes les femmes qui veulent faire un choix dans la vie, il fallait en payer les conséquences. - Tais-toi, donc petite chipie ! Tu ne comprendras jamais les motivations d'une femme comme moi. Je voulais construire mon avenir sur des bases solides. La présence d'un enfant me gâchait l'existence. Katia garde le silence. Elle connaissait trop sa mère, et savait qu'elle ne pourra jamais avoir le dernier mot avec elle. Azad, qu'elle venait à peine de retrouver, était tout simplement ce rempart sur lequel elle pouvait enfin s'appuyer. Elle s'était jusque-là sentie si seule, si abandonnée... Elle regarde sa mère, une femme égoïste, une femme qui ne pensait qu'à elle et à ses caprices. - Alors, tu l'appelles ou pas ? La voix de sa mère la tire de ses méditations : - Je vais l'appeler,mais s'il refuse... Zahia hausse les épaules : - S'il refuse, il ne goûtera pas à mes plats. Il va rater un bon dîner et une bonne soirée. Katia, qui s'apprêtait à former le numéro de son frère sur son portable, suspendit son geste et se retourne vers sa mère : - Tu n'aimes pas Azad, maman. Pourquoi veux-tu donc l'inviter ? Sa mère lui jette un regard furieux : - C'est pour toi que je l'invite. Je ne veux pas qu'on dise que je veux te séparer de lui. Je..., je..., j'aimerais aussi qu'on sache que je ne veux pas partager la famille. Le passé n'est pas le présent, Azad connaît ses intérêts et je connais les miens. Katia hausse les épaules : - Les apparences bien sûr. Le dîner, quoique monotone, se passe bien. Azad, qui voulait justement discuter avec sa sœur, trouve dans l'invitation de sa belle-mère l'issue salvatrice pour se rapprocher de Katia. Quelques invités, le trouvant sympa et très sociable, tentèrent d'engager la conversation avec lui. Il sut garder ses distances et faire face à toute épreuve. Sa belle-mère, avec son sourire stéréotypé, gardait un œil sur lui. Il lut la peur dans ses yeux. Zahia lui avait dévoilé assez de choses sur elle, et le regrettait. Il la sentait si tendue qu'il s'excusa et se leva de table, en faisant un signe à sa sœur pour le suivre. Katia le précède au salon et Azad la rejoint. Il se laisse tomber sur un fauteuil, et se passe une main sur le visage avant de sourire : - Quelle soirée ! Le dîner n'est pas encore terminé, mais je sais que si je continue à m'efforcer de sourire et à répondre poliment, je risque de me faire déboîter la mâchoire... Il rit : - Cela arrive, tu sais petite sœur. Il suffira de sourire lorsqu'on en a pas trop envie, et hop ! une de tes mâchoire se coince, c'est ce que j'appellerais un sourire rouillé ha...ha...ha.... Il redevint sérieux et regarda Katia, qui entortillait entre ses doigts une longue mèche de ses cheveux. - Katia, j'aimerais... - Quoi ? - Heu..., je ne sais pas par où commencer. J'aimerais rendre visite à Hadjira, ton prof de sciences. - Hadjira ? - Oui, ma voisine du deuxième étage, ton enseignante... - Oui... oui... je sais très bien de qui tu parles. Mais ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi tu veux lui rendre visite. - Heu..., je..., j'aimerais qu'on aille chez ses parents. Je veux..., je veux leur parler. - Mais de quoi Azad ? Sois plus clair dans tes propos, je n'arrive pas du tout à te suivre. (À suivre) Y. H Nom Adresse email