Autres temps, autres m?urs. Nos concitoyennes ne convolent plus en justes noces pour de nombreuses raisons. Cela revient à dire que la moitié des femmes algériennes en âge de se marier sont célibataires sachant qu?une femme sur quatre était célibataire pendant la colonisation française, en Algérie. Une enquête sur la santé de la famille, effectuée par le ministère de la santé en 2002, a évalué le taux des femmes célibataires, en zone urbaine, à 44,3 %. Ce taux est plus élevé en zone rurale. Il est de 45, 3 %. Soit un total de 44, 7 % des femmes âgées de 15 ans et plus contre 53,6 % d?hommes célibataires. Ainsi, on enregistre 49,2 % de célibataires pour les deux sexes. Le taux de femmes célibataires est le résultat, essentiellement, du changement des mentalités d?une part, et le manque de conditions favorables d?autre part : travail, finances et logement individuel. A ce propos, le logement individuel est devenu, par la force des choses, indispensable car la cohabitation avec la belle-famille est mal perçue par les futurs conjoints. Autre cause, le relâchement des m?urs et les contradictions que vivent les couples entre l?attachement aux traditions et la lutte contre les frustrations sexuelles. Contradictions qui tournent souvent en drame. En outre, les jeunes femmes qui tardent à se marier deviennent de plus en plus exigeantes. L?autre motif qui freine ces femmes est la peur de l?échec. Enfin l?autonomie et l?instruction de plus en plus poussée des femmes creusent un fossé de plus en plus grand entre les deux sexes. Par ailleurs, la moyenne nationale de femmes algériennes n?ayant pas fréquenté l?école est estimée à 17 % alors que celle des hommes est de 14 %. Selon l?enquête de 2002, le taux de femmes analphabètes, qui ne savent ni lire ni écrire, est de 35 %, dont 26,6 % sont enregistrées en zone urbaine et 47 % dans les régions rurales. «D?après les données de l?enquête algérienne sur la santé de la famille, l?analphabétisme touche beaucoup plus les femmes que les hommes. Plus du tiers de l?ensemble des femmes âgées de 10 ans et plus est analphabète contre un peu moins du cinquième les hommes», lit-on sur le document de l?enquête. Selon les chiffres rapportés, 18,2 % des hommes, âgés de 10 ans et plus, sont analphabètes, dont 13,5 % d?urbains et 24,6 % de ruraux. Soit un peu plus du cinquième d?urbains contre plus d?un tiers de ruraux. Cela dit, «quel que soit le lieu de résidence, les femmes enregistrent les plus fortes proportions d?analphabètes», lit-on sur le rapport de l?enquête de 2002.