Constat n Les jeunes Algériens se marient moins et de plus en plus âgés. On compte 11 millions de célibataires sur l'ensemble du territoire national. Si les hommes se marient en moyenne à 33 ans, les femmes, elles, convolent vers l'âge de 30 ans. Un enchevêtrement de plusieurs causes a concouru à faire du célibat un phénomène social. Quand le sort des fiancés est suspendu à une demande de logement ou de travail qui n'est jamais satisfaite, leur mariage ne peut qu'être compromis et, dans les meilleurs des cas, remis aux calendes grecques. La présence de plus en plus nombreuse des femmes sur le marché du travail a aussi largement contribué, selon les experts, à la montée du taux du célibat dans notre société. Le phénomène est donc en étroite corrélation avec l'activité professionnelle, ainsi que le niveau d'instruction. L'indépendance de chacun est, en outre, un choix de modernité des jeunes Algériennes d'aujourd'hui. Elles ne souhaitent plus les enfants, le ménage et la télévision, elles veulent travailler et décider de leur vie quotidienne. Pourtant, c'est dans cet espace de temps investi dans les études et la carrière professionnelle que se détermine leur avenir matrimonial. Ainsi, les nouvelles générations se trouvent ballottées entre le désir de se conformer à la norme du mariage dicté par la société et l'envie d'explorer de nouveaux horizons. Certains, par ailleurs, se résignent à dire que c'est une question du destin. «Lorsqu'on croit en Dieu, on s'en remet à Lui. Car, chaque femme rencontrera forcément, un jour, le compagnon qui lui est destiné. C'est ma conviction», affirme Rabiâ, 42 ans, bibliothécaire à l'université d'Alger, célibataire. Le célibat peut aussi être présenté comme un choix de vie. Ne dit-on pas qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné ? Mais cette optique s'apparente plutôt à un célibat par défaut. Autrement dit, l'attente de la femme ou de l'homme parfait. Une chose est sûre : les célibataires endurcis sont souvent contraints, dans un moment de désespoir, à faire des compromis pour décrocher l'âme sœur qui n'est pas forcément la femme ou l'homme idéal dont ils rêvaient à 20 ans. Et plus on avance en âge et plus les compromis deviennent importants et presque obligatoires. Et lorsque le temps des concessions est révolu, tout se passe comme si la perle rare était de toute façon introuvable. Et le mariage devient alors synonyme de sacrifice. Il reste à dire, enfin, qu'il est très difficile de s'épanouir comme célibataire — devant les mentalités rétrogrades — et supporter les pressions et remarques de la famille, des amis, des collègues de travail…