Réponse ■ Quelles solutions adopter face à la montée des eaux ? Le premier réflexe adopté par les hommes a été de construire des digues et des protections artificielles. «L'attitude naturelle consiste à résister au danger !» Cette affirmation doit être partagée par beaucoup. Pendant longtemps en tout cas, on pensait que la seule réponse au problème était d'ériger des barrières. Ainsi, on n'hésitait pas à mobiliser d'importantes sommes d'argent afin de mettre en place ces protections. C'était le cas notamment aux Pays-Bas, où pas moins de 700 kilomètres de digues en béton ont vu le jour en quelques années seulement. Mais au fil des ans et des inondations, on s'est rendu compte que ce dispositif n'était pas vraiment efficace. C'est ainsi que la recherche de nouvelles solutions s'est imposée. Très vite, l'idée de concevoir des habitats flottants a été proposée et n'a pas tardé à gagner du terrain. Comme il fallait s'y attendre, les autorités n'ont pas hésité à encourager sa concrétisation. En lieu et place des digues en béton, certains ont suggéré d'investir plutôt dans d'immenses «murs végétaux» dont les racines limiteraient l'impact de la montée des eaux en retenant les sédiments côtiers. Ailleurs, c'est l'érection d'îles flottantes qui est envisagée. Aux Kiribati, un Etat composé de 3 archipels de l'océan Pacifique, cette option «est la seule possible» en l'état actuel des choses pour mettre à l'abri les quelque 100 000 personnes qui y résident, selon le président Anote Tong. «Il ne s'agit plus de s'adapter à un environnement changeant mais de survivre. Si vous étiez confrontés, avec votre famille, à la possibilité de voir votre maison submergée, sauteriez-vous sur une île artificielle ? Je pense que la réponse est oui», a-t-il argumenté. Même s'ils ne sont pas directement me-nacés par la montée des eaux, le Japon, les Emirats arabes unis et Hong Kong ont déjà concrétisé l'idée, puisqu'ils ont construit des îles artificielles qui accueillent des aéroports, des logements et des bureaux. C'est dire que la solution ne relève pas de la science-fiction. Aux Etats-Unis d'Amérique, la ville de New York a lancé, en juin dernier, six projets urbains destinés à protéger certains de ses quartiers des inondations. Le plus important, Big U, est doté de 335 millions de dollars. Il concernera le sud de l'île de Manhattan et consistera à transformer les berges en nouveaux espaces de vie et de loisir. Une ceinture urbaine longue de 16 kilomètres y verra le jour. De même, des panneaux éclairants seront disséminés le long de la voie rapide qui longe l'East River. En cas de montée soudaine des eaux, ils seront rétractables.