Violences ■ De nouvelles violences ont éclaté à Bamba, à 245 km au nord de Gao, principale ville du nord du Mali, selon une source de sécurité onusienne. «Au moins trois personnes ont trouvé la mort au cours d'un violent accrochage entre des éléments du Gatia (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés) et un groupe armé proche du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) près de la localité de Bamba», a indiqué une source militaire africaine au sein de la mission de l'ONU au Mali (Minusma). Les affrontements ont opposé deux de ces groupes: le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), l'un et l'autre aidés de branches rivales d'un troisième groupe, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) Un membre du Gatia a indiqué que son groupe a fait cinq morts et trois prisonniers parmi les assaillants adverses issus du MNLA et d'une branche du MAA. Le MNLA n'a pas souhaité se prononcer dans l'immédiat. Mais un responsable d'une branche du MAA proche du MNLA a de son côté indiqué qu'un de leurs combattants a été tué et un autre porté disparu, sans fournir de bilan pour ses adversaires. De son côté, un élu local a affirmé avoir «vu deux corps criblés de balle». Des affrontements avaient déjà opposé le MNLA au Gatia mi-octobre dans la localité de N'Tilit (à environ 130 km au sud de Gao), faisant au moins sept morts. Un sociologue malien y voit une réponse de ce groupe à de récents appels de dirigeants du Sahel - dont le président malien Ibrahim Boubacar Keïta - à nettoyer le Sud libyen, en proie au chaos, où se sont réfugiés des chefs djihadistes refoulés du Mali. «C'est également un message clair d'Iyad Ag Ghali pour dire qu'il est toujours présent, et qu'il faut compter avec lui. (...) Il faut compter avec lui au moment où les négociations d'Alger vont redémarrer en janvier 2015», juge-t-il. Le MNLA participe aux négociations d'Alger. Le Gatia, créé en août, revendique une place à la table des négociations. Durant la même journée d'hier, un camp militaire où sont cantonnés des Casques bleus de l'ONU et de soldats maliens et français, à Kidal, dans le nord du Mali a été la cible, hier, d'une «attaque à la roquette et au mortier». «Aujourd'hui (lundi), vers 10h15, le camp que la Minusma partagé avec les Forces armées maliennes et les éléments de la force française Barkhane à Tessalit, a été la cible d'une attaque à la roquette ou au mortier», précise un communiqué de la Mission de l'ONU dans le pays (Minusma). «Au moins neuf roquettes/obus de mortier ont été tirés sur le camp», mais «aucune victime n'est à déplorer», ajoute le texte. La mission de l'ONU a condamné vigoureusement cette attaque, la qualifiant d'«acte lâche», soulignant que «ces crimes ne doivent pas rester impunis et leurs auteurs doivent être identifiés et traduits devant la justice». Déployée depuis juillet 2013 dans le nord du Mali, la Minusma affirme que «ces attaques renforcent notre détermination à poursuivre notre mission aux côtés du Mali et de son peuple». Ces tirs interviennent quelques jours après une attaque contre un contingent onusien et au cours de laquelle trois Casques bleus tchadiens ont été blessés. L'attaque a été revendiquée par Ansar Dine, du Touareg malien Iyad Ag Ghali, un des groupes jihadistes liés à Al-Qaîda. Selon les spécialistes, c'est la première fois depuis l'année dernière qu'Ansar Dine revendique une attaque.