Réunion ■ La direction palestinienne se réunira ce mercredi afin de déterminer les prochaines étapes de sa campagne diplomatique pour mettre fin à l'occupation israélienne, au lendemain du rejet de sa résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. Les dirigeants palestiniens doivent se réunir à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, en Cisjordanie occupée, autour du président Mahmoud Abbas, qui doit annoncer lors de cette rencontre les prochaines mesures que les Palestiniens entendent prendre. Depuis qu'ils ont lancé, en septembre dernier, leur projet de résolution à l'ONU, les Palestiniens affirment qu'en cas d'échec au Conseil de sécurité, ils signeraient une nouvelle série de traités et conventions pour adhérer à un maximum d'organisations internationales, auxquelles ils ont accès depuis qu'ils ont obtenu, fin 2012, le statut d'Etat observateur à l'ONU. En tête de ces instances, ils envisagent de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI) pour y poursuivre des responsables israéliens pour les «crimes de guerre» commis notamment dans la bande de Ghaza, ravagée par trois invasions et agressions en six ans. Certains responsables palestiniens ont également fait peser la menace d'une rupture des accords de coopération sécuritaire avec Israël, un scénario qu'observateurs et diplomates jugent toutefois peu probable. Le Conseil de sécurité des Nations unies a rejeté hier une résolution palestinienne portant sur un accord de paix avec Israël, au sujet de laquelle les Etats-Unis avaient exprimé leur opposition bien avant le vote. La résolution a recueilli 8 voix pour, deux voix contre et cinq abstentions, alors qu'elle devait réunir 9 voix, sur les 15 du Conseil, pour être adoptée. La France, la Chine et la Russie, tous trois membres permanents du Conseil, ont apporté leur soutien à la résolution. L'Australie et les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, ont voté contre. Cinq pays, dont le Royaume-Uni, se sont abstenus. L'Argentine, le Tchad, le Chili, la Jordanie, le Luxembourg ont rejoint la France, la Chine et la Russie en faveur de la résolution. La Lituanie, le Nigeria, la Corée du Sud et le Rwanda se sont abstenus, comme le Royaume-Uni. Le texte prévoyait notamment un accord de paix d'ici douze mois et le retrait israélien des Territoires occupés avant fin 2017. Les Palestiniens avaient apporté la veille des modifications à leur projet. Les amendements prévoyaient Jérusalem-Est, occupée et annexée, comme capitale d'un Etat palestinien, le règlement de la question des prisonniers palestiniens, l'arrêt de la colonisation israélienne et rappelaient le caractère illégal du mur de séparation. L'ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, avait exhorté le Conseil à adopter le texte pour montrer que «toute la communauté internationale s'intéresse à la question palestinienne», alors que plusieurs pays ont reconnu récemment la Palestine comme Etat. Les Etats-Unis n'auront donc pas eu besoin d'exercer leur droit de veto, que leur statut de membre permanent du Conseil leur confère et dont ils se sont souvent servi pour bloquer des résolutions défavo-rables à Israël.