Prise de conscience ■ Le sud du pays a longtemps souffert du délaissement qu'il a dû accepter en silence... Pourtant ce ne sont pas ses capacités en termes de production notamment agricole qui manquent. Et c'est justement par le travail et la persévérance de ces habitants que plus personne n'ose aujourd'hui écarter le Sud de la carte des régions productrices de richesses. Et en premier lieu : les pouvoirs publics. Ces derniers ayant enfin compris que ces régions étaient un peu plus que des puits à pétrole, veulent rattraper le coup. Et parmi les priorités mises en avant à cet effet : le développement socioéconomique, seul outil à même de rattraper le retard de développement, et ce, en y promouvant les conditions de vie des populations locales. Le cap est ainsi orienté vers les confins sud de l'Algérie, à l'instar des régions frontalières de Bordj Badji-Mokhtar, la wilaya d'Adrar, In-Guezzam et Tin-Zaouatine (Tamanrasset), et d'autres dans la wilaya d'Illizi, au titre des efforts visant l'amélioration du cadre de vie des populations de ces régions reculées et la consolidation de leur base socioéconomique, notamment celles à vocation agropastorales. Cet intérêt soutenu pour le développement de ces régions, est d'ailleurs reflété par les visites de terrain qui ont été effectuées par des membres du gouvernement, à leur tête le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dont la visite est la première du genre d'un haut responsable du gouvernement depuis l'Indépendance. Cette visite traduit la nouvelle vision qu'accorde l'Etat à l'impulsion du développement dans ces régions sahariennes aux rudes conditions naturelles, en vue de prendre en charge leur désenclavement et les nombreuses attentes de leurs populations. A ce titre, et pour ne citer que la daïra frontalière de Bordj Badji-Mokhtar, plus de 800 km au sud du chef lieu de sa wilaya de rattachement Adrar, s'est vue accorder, une série d'opérations, sur différents programmes de développement. Ces derniers concernent notamment le désenclavement des zones dans l'extrême sud du pays, à travers le parachèvement des projets de routes reliant les communes de Reggane et Bordj Badji-Mokhtar sur 400 km et Bordj Badji-Mokhtar et Timiaouine sur 150 km. La commune de Timiaouine, rattachée administrativement à la daïra de Bordj Badji-Mokhtar, a bénéficié d'importants projets visant l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation agricole, à travers notamment la réalisation, en cours, d'un barrage souterrain d'une capacité de stockage de plus d'un million de mètres cubes, ainsi que la réalisation de nombreux puits pastoraux. A ces opérations s'ajoutent un projet d'approvisionnement de cette commune en eau depuis la zone de Tagraouet sur une distance de 80 km, ainsi que deux châteaux d'eau de 1 000 m3 chacun dans les communes de Timiaouine et de Bordj Badji-Mokhtar. L.S.