Proposition ■ Le durcissement des conditions d'obtention du permis de conduire est aujourd'hui une nécessité pour réduire le bilan macabre des accidents de la route, selon la DGSN. Le candidat doit passer devant une commission pluridisciplinaire pour déceler les ma-ladies pouvant être incompatibles avec la conduite du point de vue psychologique ou autres, selon le sous-directeur chargé de la prévention routière à la DGSN. L'actualisation de l'arrêté ministériel de 1984, qui définit les maladies incompatibles avec la conduite, a été vivement recommandée par Ahmed Naït El Hocine, qui s'exprimait ce mercredi matin sur les ondes de la Chaîne III. La mise en place du fichier national du permis de conduire demeure cependant «une condition sine qua non pour recenser les conducteurs récidivistes et le lancement du permis à points», a précisé M. Nait El Hocine, qui est aussi commissaire principal. Le système actuel de sanctions des mauvais conducteurs est basé, notamment, sur le retrait immédiat du permis de conduire et le payement d'amendes forfaitaires. Ce système comportet une «injustice» vis-à-vis des conducteurs qui commettent, par inadvertance, une infraction pour la première fois, car «sanctionnés de la même manière que ceux qui adoptent des comportements déviants», a souligné le représentant de la DGSN. Le permis à points s'adresse, insiste-t-il, «à cette catégorie de chauffards qui doivent être éjectés du circuit et pénalisés pour leur comportement déviant». «Le retrait du permis ne doit pas être systématisé à toute infraction», a-t-il ajouté, plaidant pour l'automatisation du système des sanctions et le renforcement des moyens de contrôle des dépassements sur les routes. Autre dysfonctionnement soulevé par l'orateur, cette démultiplication d'intervenants en dépit de l'existence d'un centre de prévention et de sécurité routière censé centraliser toutes les interventions. Sans prérogatives bien définies, ce centre est un établissement public à caractère administratif, ce qui ne lui permet pas d'avoir les moyens pour mener à bien cette politique nationale de sécurité routière, selon M. Naït El Hocine. «Il n'a ni les moyens humains, ni matériels pour pouvoir prétendre jouer un rôle de coordinateur et de concepteur de la politique nationale en matière de sécurité routière», a expliqué l'invité de la radio. En matière de chiffres, le commissaire Naït El-Hocine a indiqué que la moyenne du nombre de décès causés par les accidents de la route enregistrés en 2014 au niveau national, avoisinerait celle de l'année 2013, qui était de 4 540 morts, relevant que le facteur humain représente les principales causes d'accidents. Le facteur humain est à 96 % à l'origine des accidents dont les infractions dominantes sont l'excès de vitesse, le refus de priorité et les dépassements dangereux. L'aspect lié à la formation des conducteurs, l'infrastructure routière, les moyens de contrôle inexistants, tels le radar fixe ou l'automatisation du système de sanctions, l'état des véhicules, sont autant de facteurs qui viennent aggraver la sinistralité sur nos routes, conclut le commissaire Naït El Hocine.