Concept ■ Charlie Hebdo est fait de multiples chroniques et pratique, de temps en temps, le journalisme d'investigation. Il avait publié des reportages sur l'extrême droite, le catholicisme, l'islamisme ou encore le judaïsme. En 1969, Cavanna, Choron et Delfeil lancent le mensuel Charlie. Ce journal de bandes dessinées était initialement la version française du mensuel italien Linus, qui publiait des séries américaines classiques et des BD contemporaines, à la fois françaises, italiennes et américaines. Charlie doit son nom à un des personnages des Peanuts (aussi connu sous le nom de Snoopy), en l'occurrence Charlie Brown. Le 19 septembre 2012, une vive polémique naît à la suite de la publication de caricatures du prophète Mohamed (QSSSL), avec de nombreuses condamnations tant de la part de certains dirigeants politiques que d'instances religieuses tels que le Conseil français du culte musulman (CFCM) ou encore le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Rappelant que «la liberté d'expression constitue l'un des principes fondamentaux de la République», le Premier ministre français d'alors, Jean-Marc Ayrault, avait affirmé «sa désapprobation face à tout excès». François Fillon et Marine Le Pen avaient, à cette occasion, défendu Charlie Hebdo. Ces caricatures étaient, par ailleurs, perçues comme une provocation alors même que des émeutes secouaient le monde musulman quelques jours après la diffusion du film islamophobe L'Innocence des musulmans. Une plainte avait été déposée au parquet de Paris contre Charlie Hebdo pour «provocation à la haine» par l'Association syrienne pour la liberté. Une autre plainte pour «diffamation» et «injure publique» avait aussi été déposée, à Meaux, par l'Association des musulmans de Meaux et de sa région. Le site web du journal hebdomadaire satirique français avait été, le jour même, piraté et rendu inaccessible. Avant cette date, soit en 2006, Charlie Hebdo avait reproduit des caricatures du prophète parues initialement dans le journal danois Jyllands-Posten, et qui avaient valu à leur auteur des menaces de mort. Charlie Hebdo les accompagnait d'un dessin de Cabu. En 2011, et avant la publication d'un numéro spécial sur le prophète Mohamed (QSSSL), après l'arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda en Tunisie, les locaux du journal, alors situés dans le 20e arrondissement de Paris, sont incendiés. Charb, directeur de la publication, Riss, directeur de la rédaction, ainsi que le dessinateur Luz, auteur de la caricature de Une, étaient placés sous protection.