Objectif ■ Suite au phénomène des cours particuliers qui s'est largement propagé ces dernières années, le ministère de l'Education nationale engage actuellement des contrôles réguliers afin de l'éradiquer. «Ces contrôles réguliers visent à éliminer ce phénomène contraire à la déontologie du mé-tier de l'enseignement», a révélé, jeudi, la ministre de l'Education nationale lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Bouira. «Pour les cours dispensés dans des habitations, il est difficile de les contrôler. Nous œuvrons, au moins, à mettre un terme aux cours dispensés dans des lieux inadéquats, notamment des garages», a-encore ajouté Nouria Benghebrit. Précisant, en outre, que la sensibilisation des parents, des élèves et des enseignants constitue également un élément de grande importance dans la réussite de cette démarche. «Les parents ne doivent pas céder à la panique à l'approche des examens, ce qui les pousse à inscrire leurs enfants à des cours payants. Les enseignants sont, de leur côté, appelés au respect de la déontologie du métier », a-t-elle souligné. A cet effet, la ministre reconnaît, toutefois, qu'il est «difficile de contrôler ce nouveau marché». Reste maintenant à voir la concrétisation officielle de cette décision, sachant que du temps du précédent ministre de l'Education, cette pratique a été interdite par une circulaire ministérielle. L'ancien ministre du secteur, Abdelatif Baba Ahmed, avait annoncé que le ministère a élaboré une circulaire aux directions de l'éducation, interdisant aux responsables administratifs des établissements scolaires et aux inspecteurs de dispenser des cours de soutien privés et payants aux élèves». Une interdiction qui n'a pas eu les résultats escomptés. Il faut souligner que les cours de soutien prennent de plus en plus de place dans le programme scolaire. Cela prouve aussi qu'il y a un manque de rigueur dans l'enseignement quotidien qui contraint presque tous les élèves à suivre ces cours. A l'origine, les cours parti-culiers avaient été créés pour venir en aide aux élèves en difficulté qui pouvaient alors rattraper un retard scolaire. Mais au fil du temps de plus en plus d'élèves algériens se mettent en quête de cours particuliers après les heures de clas-se, surtout à l'approche des examens de fin d'année. Pis, «les cours clandestins ne se limitent plus aux classes de terminale, ils ont gagné tous les niveaux. Certains parents d'élèves estiment que «les enseignants ne se donnent pas à fond en classe, ils ménagent leurs efforts pour les cours particuliers». Cette situation suscite la colère justifiée des parents, qui ne cessent d'attirer l'attention des respon-sables de l'éducation et de celle des associations des parents d'élèves pour mettre fin à ces «aberrations aux allures d'arnaque».En attendant du concret, ce phénomène des cours particuliers demeure un créneau lucratif pour certains enseignants sans scrupules.