Résumé de la 4e partie■ Un squelette entier de type europoïde, l'homme de Kennewick, datant de plus de 9 000 ans a été découvert dans l'Etat de Washington en juillet 1996, sur les bords de la Columbia. Là encore, le travail des archéologues semble repousser l'origine du peuplement à des époques plus anciennes qu'on ne l'a longtemps cru : En 2005, dans une ancienne carrière située près du volcan Cerro Toluquilla (Puebla au Mexique), des traces humaines vieilles de 38 000 ans ont été découvertes par une équipe britannique sur une couche de cendres fossilisées. Sur le territoire des Etats-Unis, l'homme de Folsom trouvé au Nouveau-Mexique aurait 20 000 ans. En 1997, l'analyse au carbone de 14 de fossiles amérindiens trouvés en Virginie les fait remonter à 17 000 ans avant J.-C. Les Algonquins seraient apparus il y a 4 500 ans. Des traces de maisons en rondins iroquoises sont attestées pour le Xe siècle av. J.-C. L'utilisation de l'écriture, par opposition à la tradition orale, est habituellement la ligne de démarcation entre l'histoire et la préhistoire et les années 1500, époque des premiers contacts, représentent plutôt cette ligne séparatrice. Il faut donc adapter constamment le concept de «vérité historique», car les autochtones contemporains fondent une bonne partie de leurs revendications sur cette antériorité historique, sur la période que l'on qualifie habituellement de préhistorique. L'histoire, chez les peuples indigènes des Amériques, se transmettait le plus souvent oralement, même si l'usage de supports mnémotechniques plus ou moins semblables à des systèmes d'écriture furent développés en Mésoamérique (codex) et dans les Andes (quipu). Légendes, contes, aventures de chasse et faits historiques ont voyagé à travers le temps et se sont transformés dans la bouche des conteurs. Contrairement aux historiens contemporains, les Inuits et les Amérindiens accordent à la valeur mythique et symbolique des événements, dans le cadre de leur conception cyclique du temps, une place plus importante que l'exactitude des lieux, des dates et des acteurs. Ces différences perceptuelles de l'histoire n'ont pas toujours facilité les relations passées et présentes entre les Amérindiens et les allochtones. L'arrivée des Européens au XVe siècle a bouleversé la vie des peuples d'Amérique. Parmi les centaines de nations qui peuplaient les deux continents, beaucoup ont totalement disparu : elles ont été décimées, déportées, acculturées et pour certaines, réduites en esclavage. La population amérindienne sur l'ensemble du continent est passée, selon les estimations, de 10 à 100 millions d'habitants lors de la «découverte» de l'Amérique par Christophe Colomb à 4,5 millions un siècle et demi plus tard, pour remonter à 47 millions aujourd'hui. Quelques historiens, comme Félix Reichlen ou Eric Joly, estiment de nos jours que ce que certains appellent le génocide amérindien par les colons a entraîné la mort d'environ 43 millions de personnes. Mystère et origine. A suivre