Constat ■ Les mesures incitatives adoptées récemment par l'Etat en vue de combler le déficit enregistré en matière de couverture sanitaire dans les régions du Sud et des Hauts-Plateaux, notamment en médecins spécialistes, «restent insuffisantes». C'est le constat établi, hier, par le président du conseil national de l'Ordre des médecins, Mohamed Bekkat Berkani, expliquant que toutes les mesures adoptées jusqu'à présent avaient montré leurs limites. «Les populations du Sud et des Hauts-Plateaux ont surtout besoin de pédiatres, de gynécologues obstétriciens, d'anesthésistes réanimateurs et d'oncologues», a poursuivi M. Bekkat, qui a remis en cause l'efficacité de la procédure mise en œuvre dans l'affectation des praticiens spécialistes dans ces régions. Les pouvoirs publics devraient envisager des mesures «exceptionnelles» pour le secteur de la santé dans les régions du Sud afin de garantir une couverture sanitaire globale et l'équité dans l'accès aux soins, a-t-il préconisé. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a affecté 350 médecins, dans le cadre du service civil dans le sud du pays, en vue de combler le manque enregistré en praticiens spécialistes dans ces régions. Outre l'affectation chaque année de praticiens spécialistes dans ces wilayas, l'Etat œuvre à faciliter leur mission, en leur garantissant des logements de fonction, une formation continue dans différentes spécialités et de meilleures conditions de travail, pour renforcer les 4 337 praticiens généralistes du secteur public établis dans le sud du pays. Ces régions comptent également 897 praticiens spécialistes (médecins, chirurgiens, dentistes et pharmaciens) relevant du secteur public, ainsi que ceux du secteur privé, dont 520 médecins généralistes, 337 chirurgiens dentistes, 847 pharmaciens d'officine et 338 praticiens spécialistes, outre 370 praticiens inspecteurs de santé publique des deux secteurs. Les wilayas concernées par ces affectations sont Adrar, Laghouat, Biskra, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, Ghardaïa et El-Oued. Dans ce cadre et en application des directives du président de la République, le Premier ministre a donné des instructions pour que les secteurs concernés par la mise à disposition de logements de fonction (habitat et collectivités locales) mettent en œuvre un programme spécial sur la base des besoins exprimés par le secteur de la santé, à l'effet de permettre l'affectation d'autant de médecins spécialistes. Par ailleurs, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait exposé, la semaine dernière lors de la présentation du plan d'action du secteur pour l'année 2015, un programme spécial Sud et Hauts-Plateaux afin d'améliorer la couverture sanitaire dans ces régions. Au regard de la spécificité des régions du Grand Sud, ce programme tient compte de la distance séparant les agglomérations, du phénomène du nomadisme, des données épidémiologiques spécifiques à la région et de l'importance des frontières qui concernent plusieurs wilayas du Sud, avait expliqué le mi-nistre.