Résumé de la 2e partie ■ Les villageois n'en reviennent pas : le jeune Chaâbane est meilleur forgeron que son défunt père. Le bouche à oreille fit son œuvre. Le jeune Chaâbane recevait beaucoup plus de commandes qu'il ne pouvait en supporter humainement mais il redoublait toujours d'efforts pour les satisfaire et pour cela il était obligé de rogner sur le temps imparti à son repos et son sommeil. En se comportant de la sorte, il ne faisait qu'obéir à la philosophie de son père qui ne cessait de lui dire qu'il ne fallait jamais faire attendre les gens qui nous sollicitent surtout si ce qu'ils demandent est lié à leur travail et leur gagne-pain. La réputation du jeune forgeron dépassa le cadre de son village. Derrière les collines et les montagnes nombreux étaient ceux qui avaient entendu parler des outils qu'il fabriquait et de leur efficacité. Alors, on y venait de partout pour le solliciter. Chaâbane aurait pu s'enrichir en pratiquant des prix élevés en raison de l'écho favorable dont jouissait son travail mais il continua à vendre ses produits pour une bouchée de pain, estimant que la grande richesse résidait dans la satisfaction des clients et dans le sourire dont ils le gratifiaient chaque fois qu'il leur remettait entre les mains la faucille, le couteau, la hache, l'araire, la pioche, la pelle ou tout autre outil qu'ils lui avaient commandés. Certains trouvaient que son comportement était celui d'un homme juste, d'autres trouvaient qu'il était plutôt naïf. Les années passèrent. Chaâbane atteignit l'âge où tout homme devait fonder un foyer. Il était à chercher le moyen d'en parler à sa mère quand celle-ci lui dit un soir alors au moment du dîner : Mon fils, il est venu le temps où je dois me rendre dans un des villages se trouvant derrière pour te trouver une fille à épouser. Le jeune homme regarda sa mère et lui demanda avec yeux dilatés par l'incompréhension : - Mais, maman, pourquoi aller si loin pour chercher ce qu'il y a ici ?