Résumé de la 56e partie n Un étranger est de passage dans un village, comme c'est un forgeron et qu'il en manque au village, on lui propose de rester. Autrefois, le forgeron passait parfois pour un magicien, tant son travail était valorisé. C'est lui qui ferrait les bêtes de somme, qui fabriquait et réparait les outils aratoires et les ustensiles domestiques. Il fabriquait les portes de fer, les chaînes, il faisait aussi office de bijoutier et il trempait surtout les couteaux et les épées. Comme on le lui a promis, on donne à l'étranger un lopin de terre et on l'aide à construire sa maison et sa forge. On devine qu'étant le seul forgeron l'étranger aurait fort à faire toute la journée. Sa forge ne désemplit pas, les commandes succèdent aux commandes… — Forgeron, prépare les fers pour mon cheval ! — Forgeron aiguise-moi mes hâches ! — Forgeron, fabrique-moi une chaîne… Et les jours où le village prépare une expédition, le forgeron ne dispose pas d'un moment de répit. Il doit fourbir les armes, tremper les épées, forger les pointes des lances… Et l'étranger s'acquittait de toutes les tâches qu'on lui confiait. Les hommes du pays se félicitaient de l'avoir gardé. — C'est une chance pour notre village ! — Sans lui, nous serions obligé d'aller demander les services des autres ! On tenait donc à cet étranger que certains,au départ, voulaient renvoyer. L'étranger est ainsi intégré dans la communauté. Il s'enrichit très vite, se construit une belle maison et symbole surtout le plus évident de l'opulence à cette époque, il achète des terres… Et le forgeron va ajouter à tout cela une épouse très belle. La plus belle de la région, dit la légende. Voilà de bons motifs pour susciter la convoitise de ses concitoyens… Après avoir adulé le forgeron, on se met à médire de lui. — Il est arrivé sans le sou et le voilà devenu riche ! — Oui, l'un des hommes les plus riches du village ! Quelques vieux essaient de calmer cette hostilité. — Cet homme n'a fait aucun mal ! Bien au contraire, il se donne à fond dans son travail et nous rend de précieux services ! Mais les gens sont hargneux. — Il ne mérite pas cette opulence ! Quelqu'un fait cette proposition. — Après tout, ce n'est qu'un étranger. Et si on lui demandait de partir ? — Oui, dit un autre. On lui confisquerai tous ses avoirs ! — Et on se les partagerait… Mais quelqu'un les arrête. — Ce ne serait pas juste, et puis si nous le chassions qui nous fabriquera tous nos outils ? — On fera appel à un autre forgeron ! — Celui-là est certainement le meilleur ! Non, on ne doit pas le chasser ! De toute façon l'assemblée du village refusera ! On écarte donc l'idée de chasser le forgeron, mais beaucoup de gens continuent à penser du mal de lui… (à suivre...)