Résumé de la 3e partie ■ Les années passèrent et Chaâbane atteignit l'âge de fonder un foyer. La mère réfléchit un bon moment et répondit d'une voix calme et grave. — Ici, mon fils, il n'y a rien qui t'appartienne, hormis ta forge et ta maman. — Excuse-moi, mère, mais tu es en train de dire n'importe quoi. Tous les villageois m'estiment. Tous ne parlent de moi qu'en termes élogieux. Je suis sûr qu'ils rêvent tous de me voir devenir leur gendre. — Ah ! Tu te trompes mon fils. Les forgerons ne se marient qu'entre eux... — Mais toi, mère, mon père t'a bien épousée alors que ton père n'était pas forgeron... C'est ce que tu m'as dit une fois... — Eh bien, je t'ai menti... Mon père était forgeron, ainsi que mon grand-père et le grand-père de mon grand-père... C'est une tradition qui se perd dans la nuit des temps et dont personne ne semble connaître les origines. Personne ne veut d'alliance avec les forgerons. — Donc, je dois oublier Ferroudja la fille du meunier que j'ai vue plusieurs fois passer d'un pas lent devant ma forge. — Ferroudja ? Je la connais... Elle est effectivement très belle.... Avec un peu de chance, je pourrai te trouver une fille de forgeron aussi belle ou plus belle qu'elle. — Mais arrête de dire n'importe quoi, mère. C'est Ferroudja que je veux. Et je compte sur toi pour aller la demander en mariage... — Ah ! non, mon fils... Ne compte pas sur moi... Je n'ai pas envie d'être la risée du village... Chaâbane réfléchit un bon moment et dit à sa mère : — Il n'y a aucune raison que le meunier me refuse sa fille... C'est quelqu'un à qui j'ai rendu d'immenses services. Une fois, il avait reçu des agriculteurs venus de derrière les montagnes. Ils avaient ramené avec eux des dizaines de sacs de grains qu'il devait moudre. Et une pièce maîtresse de son moulin s'est cassée. Il était affolé parce que ses clients qui étaient venus de si loin, n'avaient pas écarté l'éventualité de se rendre chez un autre meunier. Il lui fallait cette pièce le plus vite possible. (A suivre...)