Loin d'être adepte de la censure, mais il y a des fois où l'on ne peut être contre lorsqu'il s'agit de préserver une certaine moralité au sein de la cellule familiale. Dans la rue, tout le monde sait que c'est la jungle depuis bien longtemps, même si la jungle a ses propres lois et règles qui veillent à l'équilibre d'un système écologique et à la préservation naturelle des espèces, faune ou flore. Dans nos stades de football, cela fait longtemps que la violence a élu domicile, et sous toutes ses formes. Y compris verbales. Pour preuve : tous ceux qui ont suivi, samedi après-midi, sur leur petit écran le match MC Alger-SC Sahel du Niger, pour le compte de la manche aller du tour préliminaire de la Coupe de la CAF, ont dû se boucher les oreilles à plusieurs reprises, du fait que des insanités et autres propos obscènes ont fusé à travers leur poste de télévision. Les techniciens de l'ENTV, qui assuraient la retransmission de cette rencontre, ont beau tenter de baisser le son, mais à chaque fois ils sont pris de vitesse par la rapidité des insultes et des obscénités qui venaient des tribunes. La seule fois où la foule se taisait, c'était lorsque le muezzin de la mosquée qui fait face au stade, appelait à la prière d'El-Asr. Une fois, l'appel terminé, la foule reprenait ses chansons à la gloire du MCA, mais aussi ses agressions verbales envers les joueurs qui ne tournaient pas rond ce jour-là. Ceux qui passent leur temps à inviter les familles à assister aux matches de notre football, devraient se raviser en entendant toutes ses «saletés» sortir de la bouche de certains supporters. Loin d'être moralisateur, il faut reconnaître que nos stades sont loin d'être des havres de paix et nos chaumières sont en passe de ne plus l'être, au point de faire dire à certains «qu'il était bien le temps des ciseaux de l'ENTV où l'on coupait l'image et où l'on baissait le son, quand ça dérapait».