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“Timechret” ravit la vedette
FÊTES TRADITIONNELLES EN KABYLIE
Publié dans Liberté le 15 - 01 - 2008

C'est un moment de partage et d'égalité, bâti sur un mode de gestion sociale plus que séculaire. À travers ces pratiques, l'on préserve une mémoire commune basée sur un élan de solidarité qui profite à tous.
Timechret est une pratique très ancienne dans la plupart des villages de Kabylie. Elle consiste notamment en le sacrifice de bestiaux (bœufs ou moutons) que l'on partage ensuite aux villageois. La répartition des parts de viande se fait dans l'égalité la plus absolue. Elle est disposée en petits tas (tikhamin, ou takhamt au singulier) sur une bâche, avant d'être distribuée aux familles en proportion du nombre de personnes de chaque foyer (akham). Cet événement est l'occasion où enfants, jeunes et vieux, riches ou pauvres de tout le village ou les villages, se côtoient sur un pied d'égalité, sans distinction, ni privilège, dans la communion et la bonhomie. Lors de cette journée, on se raconte des histoires, des anecdotes tout en expliquant le sens de cette tradition dans laquelle les uns se sentent proches des autres.
Cette fête est souvent organisée à l'occasion de l'Achoura (10e jour du mois lunaire, mouharam), ainsi qu'en d'autres circonstances, à la veille de l'Aïd el Adha, par exemple. Avant le jour J, le village s'organise. Le comité procède à la collecte des dons (sadaka), souvent des sommes d'argent, remises par la population aux délégués de chaque famille dans le village, mais l'on donne aussi des produits en nature (autrefois c'était le dixième de la récolte annuelle, d'où l'appellation de Aouchra). Ces produits sont généralement des céréales, des fruits, de l'huile d'olive, des figues sèches, de la semoule…, vendus ensuite au plus offrant lors d'enchères publiques dans le village même, à la djemaâ.
L'argent de la vente et de la collecte va dans la caisse du village, avec celui ramassé lors des fêtes des mausolées. On achète des bestiaux qui seront sacrifiés à cette occasion que l'on saisit aussi pour organiser des circoncisions collectives au profit d'enfants issus de familles pauvres notamment. L'abattage des bêtes du sacrifice est opéré par des villageois volontaires et connaisseurs venant épauler dans la tâche le boucher réquisitionné en la circonstance en un lieu (souvent dans un champ ou à la place du village) à proximité des habitations. Après la prière du dohr, l'ensemble des villageois se retrouvent sur les lieux de l'abattage et de la répartition de la viande en tas avant de procéder à un tirage au sort pour déterminer par quel bout de l'agglomération débuterait la distribution : on commence ainsi par le côté nord (amalou) ou le côté sud (assamar) et les membres du comité de village, munis d'une liste où est inscrit le nom de chaque responsable de famille, vont ainsi faire l'appel et procéder au fur et à mesure à la remise des tas distinctifs de timechret. Pour d'autres villages, les circoncisions organisées en la journée de l'Achoura sont également l'occasion de ramener la traditionnelle paire d'idebalène (tblabla) et faire la fête…
Les musiciens font une entrée fracassante, à coup de tambour, au son de la zorna, une musique qui fait vibrer l'air et la foule. La ghaïta et le bendir se font entendre dans la joie des enfants et les youyous des femmes. La veille, on prépare la table pour “le henné”, les petits se prêtent volontiers à cette opération dans la joie et le sourire, les you-yous et les chants. Les bougies sont allumées pour égayer la cérémonie et des gâteaux sont distribués à la ronde. Des “bardes“ déclament leurs poèmes à tout vent accompagnant l'“ourar” (ou cérémonie) du henné. Les villageois veillent jusqu'au petit jour, bercés par la musique et les chants des idebalène.
Les enfants à circoncire, arrivant dans leurs habits neufs de la circonstance, sont conduits au centre de santé dans un long cortège d'accompagnateurs. “Autrefois, la circoncision se réalisait dans le village, à la maison : un vieux patriarche, le “hémi” coupait le prépuce directement aux ciseaux, sans anesthésie ni sutures. Les règles d'hygiène étaient toutes draconiennes à cause du manque de moyens. Aujourd'hui, c'est mieux et l'on est plus rassuré tant la médecine fait quelquefois des miracles…”, nous dira un octogénaire.
L'Achoura pour certains autres villages, c'est aussi l'occasion pour faire sortir le ou les nouveaux-nés à la dejemâa ou au mausolée, avec la préparation préalable de toutes sortes de plats traditionnels à l'intention des villageois et des invités.
Kouceila Tighilt


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