Mise en garde Sharon a dit craindre une guerre civile qui opposerait les Israéliens sur instigation de l?extrême droite. Des dizaines de milliers de colons israéliens se sont rassemblés dimanche soir au centre de Jérusalem pour dénoncer le plan d?évacuation de la bande de Gaza et des 8 000 colons y résidant. Avant cette manifestation, M. Sharon avait brandi le spectre d'une «guerre civile» que fomenterait l'extrême droite. «Nous sommes témoins d'une très grave campagne d'incitations (...) qui risque de mener à la guerre civile», a déclaré M. Sharon en Conseil des ministres. Selon les organisateurs, 70 000 colons, en majorité des jeunes, ont participé à ce rassemblement et réclamé la démission du Premier ministre. Une banderole tendue sur une estrade proclamait que la «séparation va déchirer le peuple». Sur écran géant, les organisateurs ont projeté des images d'archives de M. Sharon dénonçant tout projet de retrait unilatéral comme le préconisaient ses adversaires travaillistes. Pour répondre aux critiques notamment de M. Sharon, le Conseil des implantations de Judée-Samarie (Cisjordanie) et de la bande de Gaza, la plus importante organisation de colons, qui avait appelé à ce rassemblement, a fait distribuer sous forme de tract les «dix commandements de la lutte contre la séparation». Parmi ces «commandements», l'interdiction faite aux colons de recourir à la violence «physique ou verbale» contre les soldats et les policiers, d'inciter à la «guerre civile», mais aussi de renoncer à «nos droits sur cette terre qui nous appartient pour l'éternité». Cette manifestation a été organisée deux jours avant le vote par le gouvernement d'un projet de loi d'indemnisation des colons, qui va constituer la première étape concrète du plan d'évacuation. Selon le plan Sharon, le feu vert final de l'évacuation doit intervenir à la fin février 2005. L'opération prévoit le démantèlement de 21 colonies de la bande de Gaza ainsi que de quatre petites implantations juives isolées dans le nord de la Cisjordanie. Interrogé dimanche par la radio publique israélienne, un des chefs des colons, le député Zvi Hendel, du parti d'extrême droite Union nationale, a préconisé la tenue d'un référendum national sur la question, mettant, lui aussi, en garde contre «la guerre civile». L'extrême droite israélienne a haussé le ton ces derniers jours en appelant dans une pétition soldats et policiers à refuser d'évacuer les colons de la bande de Gaza. Sur le plan diplomatique, les représentants du quartette sur le Proche-Orient ont préparé au Caire la prochaine rencontre de ce groupe à New York, a annoncé dimanche le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient, William Burns.