Résumé de la 2e partie ■ La bonne femme dit à la jeune fille — Vous êtes si bonne et si honnête, que je ne peux m'empêcher de vous faire un don (car c'était une fée) . A chaque parole que vous direz il vous sortira de la bouche ou une fleur, ou une pierre précieuse... Il me ferait beau voir aller à la fontaine ! répondit la brutale. — Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout de suite. Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau flacon d'argent qui fût dans le logis. Elle ne fut pas plutôt arrivée à la fontaine, qu'elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire. C'était la même fée qui avait apparu à sa sœur, mais qui avait pris l'air et les habits d'une princesse, pour voir jusqu'où irait la malhonnêteté de cette fille. — Est-ce que je suis venue pour vous donner à boire ? lui dit cette brutale orgueilleuse. Justement, j'ai apporté un flacon d'argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J'en suis d'avis : buvez à même la fontaine, si vous voulez. — Vous n'êtes guère honnête, reprit la fée sans se mettre en colère. Eh bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don, qu'à chaque parole que vous direz, il sortira de votre bouche ou un serpent ou un crapaud. D'abord que sa mère l'aperçut, elle lui cria : Eh bien, ma fille ? — Eh bien, ma mère ? lui répondit la brutale en jetant deux vipères et deux crapauds. — Oh ciel ! s'écria la mère, que vois-je là ? C'est ta sœur qui en est la cause. Elle me le payera ! Et aussitôt, elle courut pour la battre. La pauvre enfant s'enfuit, et alla se sauver dans la forêt prochaine. Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la rencontra, et, la voyant si belle, lui demanda ce qu'elle faisait là toute seule, et ce qu'elle avait à pleurer. — Hélas ! Monsieur, c'est ma mère qui m'a chassée du logis. Le fils du roi qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles et autant de diamants, la pria de lui dire d'où cela lui venait. Elle lui raconta toute son aventure. Le fils du roi en devint amoureux et, considérant qu'un tel don valait mieux que tout ce qu'on pouvait donner en mariage à une autre, l'emmena au palais du roi son père, où il l'épousa. Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle. La ma heureuse après avoir bien couru sans trouver personne qui voulût la recevoir, alla mourir au coin d'un bois. Les contes Charles Perrault