Résumé de la 1re partie - La mère était folle de sa fille aînée et une aversion effroyable pour la cadette qui devait deux fois par jour, puiser de l'eau. Un jour qu'elle était à la fontaine, il vint à elle une pauvre femme qui la pria de lui donner à boire… Vous n'avez qu'à aller puiser de l'eau à la fontaine, et quand une pauvre femme vous demandera à boire, vous lui en donnerez bien honnêtement. — Il me ferait beau voir aller à la fontaine ! répondit la brutale. — Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout de suite. Elle y alla, mais toujours en grondant. Elle prit le plus beau flacon d'argent qui fût dans le logis. Elle ne fût pas plutôt arrivée à la fontaine, qu'elle vit sortir du bois une dame magnifiquement vêtue, qui vint lui demander à boire. C'était la même fée qui était apparue à sa sœur, mais qui avait pris l'air et les habits d'une princesse, pour voir jusqu'où irait la malhonnêteté de cette fille. — Est-ce que je suis venue pour vous donner à boire ? lui dit cette brutale orgueilleuse. Justement, j'ai apporté un flacon d'argent tout exprès pour donner à boire à Madame ! J'en suis d'avis : buvez à même la fontaine, si vous voulez. — Vous n'êtes guère honnête, reprit la fée sans se mettre en colère. — Eh bien ! puisque vous êtes si peu obligeante, je vous donne pour don, qu'à chaque parole que vous direz, il sortira de votre bouche un serpent ou un crapaud. D'abord que sa mère l'aperçut, elle lui cria Eh bien, ma fille ? — Eh bien, ma mère ? lui répondit la brutale en jetant deux vipères et deux crapauds. — Oh ciel ! s'écria la mère, que vois-je là ? C'est sa sœur qui en est la cause. Elle me le payera ! Et aussitôt, elle courut pour la battre. La pauvre enfant s'enfuit, et alla se sauver dans la forêt proche. Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la rencontra, et, la voyant si belle, lui demanda ce qu'elle faisait là toute seule, et ce qu'elle avait à pleurer. — Hélas ! Monsieur, c'est ma mère qui m'a chassée du logis. Le fils du roi qui vit sortir de sa bouche cinq ou six perles et autant de diamants, la pria de lui dire d'où cela lui venait. Elle lui raconta toute son aventure. Le fils du roi en devint amoureux et, considérant qu'un tel don valait mieux que tout ce qu'on pouvait donner en mariage à une autre, l'emmena au palais du roi son père, où il l'épousa. Pour sa sœur, elle se fit tant haïr, que sa propre mère la chassa de chez elle. La malheureuse après avoir bien couru sans trouver personne qui voulût la recevoir, alla mourir au coin d'un bois.