Progression ■ La vidéosurveillance a connu un véritable boom dans notre pays au cours des dernières années. Pendant longtemps, ce système de surveillance et de protection était exclusivement réservé aux services de l'Etat, particulièrement les forces de l'ordre. Et pour cause : outre son coût élevé, sa commercialisation était à peine tolérée. Il faut dire que l'activité n'était régie par aucun texte de loi. Mais les choses ont totalement changé à la fin des années 2000, à la faveur de la généralisation de l'usage d'Internet et de la baisse sensible des prix des caméras de surveillance. Aujourd'hui, certains modèles sont proposés à moins de 2 000 dinars contre 10 000 dinars, voire plus, il y a quelques années. En les associant à l'un des nombreux logiciels disponibles sur le Net, on peut facilement transformer son ordinateur en centre de surveillance ! Comme il fallait s'y attendre, les professionnels ont été les premiers à recourir à cette technologie qui offre la possibilité de surveiller en permanence et en temps réel ses locaux. Après les banquiers et les bijoutiers qui n'ont pas lésiné sur les moyens pour s'équiper des systèmes les plus sophistiqués, ce fut au tour des petits commerçants de se doter de ce matériel de vidéo-protection. Au niveau des grandes villes, comme Alger, Oran et Constantine, la plupart des magasins du centre-ville sont dotés de mini-caméras. «C'est le seul moyen d'identifier les voleurs qui profitent de la grande affluence pour passer à l'acte», se justifient les propriétaires. Certains n'hésitent pas d'ailleurs à diffuser sur Internet les scènes de vol filmées. Depuis un moment, même les particuliers se sont mis à la vidéosurveillance afin de se protéger contre les vols. En général, ce sont les propriétaires de maisons qui franchissent le pas. Mais il arrive que des locataires de logements y recourent aussi. Ali est de ceux-là. «Je n'avais pas d'autre choix que d'installer une petite caméra à l'entrée de mon appartement afin d'identifier la personne qui s'amusait à sonner à ma porte à n'importe quel moment de la journée avant de prendre la fuite», explique ce quadragénaire qui réside dans un quartier populaire de la capitale. Et d'ajouter : «Sans cela, je n'aurais jamais su que le coupable n'était autre que le fils de mon voisin du dessus, réputé pourtant pour être un enfant sage et sans histoire. Son père ne voulait pas me croire quand je lui en ai parlé d'ailleurs, il a fallu que je lui montre les images compromettantes pour qu'il se rende à l'évidence».