Transport ■ SNTV ! Ce sigle est toujours utilisé dans un certain nombre de wilayas du pays pour désigner la gare routière. Mais officiellement, il n'a aucune existence, car l'entreprise publique à laquelle il renvoie a été dissoute il y a plusieurs années, en 1983 pour être plus précis. Pour autant, l'Etat ne s'est pas désengagé du transport des voyageurs. Pour assurer la continuité du service, 5 nouvelles entités ont été ainsi créées. Il s'agit de la TVC (Transport de voyageurs du Centre), de la TVE (Transport des voyageurs de l'Est), de la TVO (Transport de voyageurs de l'Ouest), de la TVSE (Transport de voyageurs du Sud-Est) et de la Tvso (Transport de voyageurs du Sud-Ouest). Outre le ramassage urbain et suburbain, ces entreprises assuraient le transport interwilayas et des travailleurs et étudiants. Avec un parc de plus de 3000 bus, elles ont transporté près de 190 millions de passagers en 1993, selon des données officielles. A dire vrai, les années 1990 étaient très difficiles pour les nouvelles entreprises qui ont vu le jour suite à la restructuration de la SNTV. Confrontées à de sérieuses difficultés financières, celles-ci n'ont pas tardé à «sombrer», notamment face à la concurrence des transporteurs privés. Malgré les aides de l'Etat, elles n'ont pas pu relever la tête. Quels souvenirs garde-t-on de la SNTV ? Pour certains, cette entreprise a assumé comme il se doit son rôle de transporteur public. «Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, ses bus circulaient. Même lors des fêtes de l'Aïd, le transport était assuré, ce qui n'est pas le cas de nos jours avec les transporteurs privés», se souvient-on. Aussi, «de nombreuses communes rurales étaient desservies». Pour d'autres en revanche, les prestations de cette entreprise publique laissaient à désirer. «Les cars tombaient souvent en panne et n'étaient pas forcément remplacés. Même s'ils n'étaient pas du tout confortables, ils étaient tout le temps bondés de monde, étant donné que les gens n'avaient pas le choix», affirme-t-on à ce propos. Les uns et les autres sont d'accord au moins sur une chose : la défunte SNTV avait le potentiel pour devenir une grande compa-gnie de transport, surtout que dans les années 1970, 1980 et 1990, peu d'Algériens possédaient un véhicule personnel, alors que les moyens de transport n'étaient pas diversifiés comme ils le sont de nos jours. De l'avis de certains observateurs, c'est la gratuité du transport dont bénéficiaient de nombreuses catégories socioprofessionnelles à bord des bus de la SNTV qui ne lui a pas permis, entre autres, de se développer. «Elle vivait grâce aux aides de l'Etat, alors qu'elle pouvait facilement être autonome et rentable financièrement», pensent-ils.