Malmené par le temps et les hommes, le vieux ksar d'El-Menea, anciennement dénommée El-Goléa, (275 km au sud de Ghardaïa), a longtemps souffert d'un manque flagrant de valorisation et de protection contre les agressions de toutes sortes. Le palais de la princesse M'barka Bent El-Khass tombe aujourd'hui en ruine. Un plan est évoqué pour sauver la mémoire d'une princesse algérienne... Perché sur une colline de 75 mètres d'altitude surplombant la palmeraie, ce ksar, qui porte aussi l'appellation de «Taourit» (colline en tamazight), constitue une configuration urbaine témoignant depuis des siècles de vestiges d'une civilisation citadine organisée ayant existé dans la région. Pourvu d'une tour de forme pyramidale, le ksar d'El-Menea (cité impériale) comporte de nombreuses habitations troglodytiques et semi-troglodytiques étroites caractérisées par une architecture simple et dépouillée, truffée de niches et étagères, ainsi que de petites ouvertures pour l'éclairage et l'aération. La configuration urbaine du ksar, fondé sur une colline surplombant le flanc est de la palmeraie, avec une mosquée comme point focal autour duquel gravite une spirale descendante d'habitations creusées à même la roche calcaire, un puits collectif et des dépôts de stockage de denrées alimentaires, constitue une curiosité pour de nombreux chercheurs, universitaires et autres touristes étrangers. Un témoin sociologique et historique de la région qui reflète les capacités créatrices de ses bâtisseurs à s'adapter à leur environnement pour subvenir à leurs besoins. Un environnement hostile, caractérisé par un climat désertique. La forte dégradation du vieux ksar d'El-Menea a été accélérée, selon différentes sources, tant officielles que populaires, par des actes de vandalisme opérés par des habitants de la région pour récupérer les briques en roche de grès bleu de ses bâtisses. Considéré comme un des sites les plus visités par les touristes étrangers dans la région d'El-Menea, l'idée de la réhabilitation de ce patrimoine vernaculaire et sa mise en valeur constituent, pour les responsables de la culture, une opportunité pour un développement durable, notamment dans le secteur touristique pourvoyeur d'emplois et générateur de valeur ajoutée. D'autant que la région est un des carrefours des métiers de l'artisanat au niveau national, notamment la tapisserie qui peine par manque de visibilité à s'élever au rang qui lui est dû. La décrépitude très avancé qu'a connue cet édifice historique a poussé plusieurs acteurs socioéconomiques à mettre l'accent sur la nécessité de mobiliser tous les efforts et les synergies, en vue de sauver les quelques édifices qui peuvent être sauve-gardés, en particulier le palais de la princesse M'barka Bent El-Khass, les vestiges de la mosquée, les remparts et quelques habitations.