Constat n Une fois de plus, l'intoxication alimentaire fait des victimes et les transformateurs de viandes sont pointés du doigt. Les victimes sont originaires du sud-est du pays. Depuis la fin du mois de juin dernier, le botulisme a tué 12 Algériens habitant les régions de Khenchela, Batna et M'sila. Ces personnes décédées et de nombreux autres malades encore sous traitement ou sortis des hôpitaux auraient, selon leur famille, été victimes d'une intoxication alimentaire causée par la consommation de cachir. Au moment où les familles pointent du doigt les producteurs de cachir, ces derniers dénoncent une campagne de diffamation à leur égard. En effet, l'Association des transformateurs de viandes «conteste la campagne de diffamation qui a visé ces derniers jours le cachir, en l'accusant sans aucune preuve scientifique, d'être responsable des intoxications alimentaires», a-t-on lu dans un communiqué daté du 2 août dernier et signé par le président de l'association, Ali Bensenouci. Ce communiqué a fait l'objet d'une large campagne de publicité dans la presse nationale tout au long de la semaine dernière, témoignant de la volonté des 40 producteurs membres de l'association de résister à des éventuelles pertes commerciales. Si les producteurs de ce produit alimentaire largement consommé en Algérie déclarent dans leur communiqué que les analyses des départements du commerce et de la santé dans tout le territoire national ont révélé l'absence de la bactérie responsable du botulisme, il n'en demeure pas moins que le ministre de la Santé était le 5 juillet dernier affirmatif, en indiquant que ces cas de botulisme sont victimes d'une intoxication alimentaire causée par la consommation de cachir contaminé. Une thèse que réfutent les producteurs dans le même communiqué. Les producteurs de ce produit alimentaire en veulent pour preuve l'absence de cas de botulisme dans d'autres wilayas. Ils ont expliqué que la chaîne de production actuelle de cachir et d'autres produits si-milaires se fait selon les normes modernes de contrôle de qualité et ne peut causer en aucun cas de maladie sous réserve du respect de la chaîne du froid, selon le texte signé par M. Bensenouci. L'association persiste et signe : «Si le produit était contaminé, ceci aurait engendré des milliers de cas parmi les consommateurs.» «Ce qui n'est pas le cas», ont-ils ajouté. Une polémique qui crée plus de confusion qu'elle ne situe précisément les responsables de ce drame. Si le cachir, comme le disent ses producteurs, n'a rien à voir avec le décès de 12 Algériens, comment les victimes ont-elles contracté le botulisme ? Si, en revanche, la production du cachir se fait dans les normes et les résultats des analyses effectuées sur ce produit les innocente, s'agit-il d'une défaillance au niveau de la chaîne du froid et l'intoxication alimentaire venait-elle de ce produit ? Autant de questions qui ont besoin de répon-ses alors que les familles des victimes demandent réparation.