Le SG de l?ONU, plus d?une année après l?invasion de l?Irak par les coalisés, vient de lancer un pavé politique en qualifiant la guerre d?illégale. Premières protestations, celle de l?Australie et de la Grande-Bretagne. «Je suis l'un de ceux qui croient qu'il y aurait dû y avoir une deuxième résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour donner le feu vert à l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis qui a renversé le régime de Saddam Hussein», a poursuivi Kofi Annan dans une interview diffusée mercredi par le service mondial de la radio BBC «J'ai indiqué que cela n'était pas en conformité avec la Charte des Nations unies de notre point de vue et de celui de la Charte», a ajouté le secrétaire général des Nations unies. Kofi Annan a, en outre, estimé qu'il était «improbable», étant donné l'actuelle vague de violence et de troubles en Irak, que ce pays soit capable d'organiser des élections crédibles en janvier 2005, comme annoncé. «Je pense que les Etats-Unis ainsi que d'autres membres de l'ONU ont tiré des enseignements» de ces événements, a encore dit Kofi Annan, avant d'ajouter, qu'«en fin de compte, tout le monde a conclu qu'il était préférable de travailler ensemble avec nos alliés au sein de l'ONU afin de résoudre une partie de ces problèmes». Enfin, Kofi Annan a émis le souhait qu'«il n'y ait pas d'opération du type de celle déclenchée en Irak d'ici longtemps». En réaction à ces propos, le Premier ministre australien, John Howard, a affirmé ce jeudi que des résolutions du Conseil de sécurité avaient justifié la guerre. John Howard, l'un des plus fidèles alliés du président américain George W. Bush lors de l'invasion de l'Irak, a déclaré que cette opération était «entièrement valide» d'un point de vue légal. «Le conseil juridique que nous avons eu ? et je l'ai présenté à l'époque ? était que cette action était entièrement valide en termes de droit international», a déclaré M. Howard. «Il s'agissait d'une opinion juridique obtenue auprès de personnes qualifiées. Il y a eu une série de résolutions du Conseil de sécurité», a-t-il poursuivi. L'Australie compte environ 850 soldats en Irak et leur présence est un des principaux thèmes de la campagne des législatives du 9 octobre. Le chef de l'opposition travailliste, Mark Latham, s'est engagé à retirer ces troupes en cas de victoire. En Irak, trois Britanniques ont été enlevés ce jeudi. Ce sont les citoyens d'un troisième pays européen otages actuellement en Irak avec les deux journalistes français et les deux humanitaires italiennes. Les prises d'otages se sont multipliées en Irak, où outre ces sept Occidentaux, un Jordanien et un Turc ont été récemment enlevés, de même que plusieurs Irakiens. D'autres personnes ont été kidnappées mais leur rapt n'est parfois connu qu'après leur libération souvent contre rançon, ou bien leur exécution. On était en outre toujours sans nouvelle des deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, enlevés le 20 août avec leur chauffeur syrien sur la route Najaf-Bagdad, et des deux Italiennes, employées d'une ONG, kidnappées le 7 septembre dans leur bureau à Bagdad en même temps que deux collègues irakiens.