Controverse Plusieurs diplomates, dont l'ancien secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, ont alimenté la polémique vendredi, confortant la thèse des écoutes visant des responsables de l?ONU. L'ancien inspecteur en chef en armement de l'ONU, Hans Blix, a déclaré, ce jour, samedi, qu'il soupçonnait les Etats-Unis de l'avoir mis sur écoute à son bureau des Nations unies ainsi qu'à son domicile à New York, avant la guerre en Irak. L'ancien inspecteur a reconnu qu'il n'avait pas de preuves formelles d'avoir été mis sur écoute par les Américains, mais que ses premiers soupçons étaient apparus lorsqu'il avait eu des problèmes de connexion avec le téléphone de son domicile new-yorkais. Par ailleurs, Tony Blair a été sommé, hier, vendredi, de s'expliquer par l'opposition britannique sur les accusations fracassantes d'une ex-ministre concernant la mise sur écoute du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avant le déclenchement du conflit en Irak en mars 2003. L'ancienne ministre du Développement international, Clare Short, qui avait démissionné pour protester contre la guerre, a jeté un pavé dans la mare jeudi en affirmant avoir vu des transcriptions de conversations impliquant M. Annan. M. Blair avait qualifié les déclarations de Mme Short de «totalement irresponsables», refusant, toutefois, de dire si elles étaient vraies ou non... Or plusieurs diplomates, dont l'ancien secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, ont alimenté la polémique vendredi, confortant la thèse des écoutes visant des responsables de l'ONU. Un ancien chef des inspecteurs en désarmement de l'ONU en Irak, l'Australien Richard Butler, a déclaré vendredi à la radio australienne ABC qu'au moins quatre pays ? Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie ? avaient espionné ses conversations. Boutros Boutros-Ghali a, lui aussi, admis, hier, vendredi, à la BBC qu'il avait «le sentiment» d'être sur écoute du jour où il a pris ses fonctions à l'ONU. Un sentiment partagé par l'actuel secrétaire général de l'ONU, qui semble toutefois ne pas vouloir jeter de l'huile sur le feu. «Je pense que nous allons probablement en rester là», a déclaré à la BBC son directeur de communication Edward Mortimer, rappelant que Kofi Annan voulait que, le cas échéant, ces pratiques cessent. Les accusations de Clare Short ont fait l'effet d'une bombe au moment où la polémique sur les justifications de la guerre en Irak continue de hanter Tony Blair, soupçonné d'avoir exagéré la menace irakienne pour justifier le conflit.