Situation n Le président français a estimé hier, lundi, que la France devra mener des frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie. «Nous avons annoncé des vols de reconnaissance permettant d'envisager des frappes si c'était nécessaire, et ce sera nécessaire en Syrie», a déclaré le Président lors d'une conférence de presse à Paris. Il y a une semaine, le chef de l'Etat avait ordonné à l'armée française de mener des opérations aériennes de renseignement au-dessus de la Syrie comme elle le fait depuis un an en Irak. «Selon les informations que nous recueillerons (...), nous serons prêts à faire des frappes» contre l'EI, avait-il ajouté, tout en excluant une intervention au sol. Des premiers vols de reconnaissance ont eu lieu mardi et mercredi derniers. Jusqu'alors, la France s'était interdit d'intervenir militairement en Syrie au motif qu'elle craignait que cela ne serve les intérêts du président syrien Bachar Al-Assad dont Paris réclame le départ. Le Parlement français doit débattre aujourd'hui mardi, sans vote, de cet engagement militaire en Syrie. Durant cette même journée d'hier, dans la ville de Hassaké, au moins 26 personnes ont été tuées dans un double attentat à la voiture piégée revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a indiqué une ONG. Les explosions ont tué 13 civils, dont deux enfants, six membres des services de sécurité kurdes et sept combattants d'une milice pro-régime dans la ville située dans le nord-est du pays en guerre, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'EI a déjà visé à plusieurs reprises la ville de Hassaké et sa province éponyme, dont le contrôle est partagé entre les milices kurdes et l'armée syrienne. Selon l'OSDH, une voiture piégée a explosé à un point de contrôle kurde dans le quartier Khashman, tuant 10 civils et six combattants kurdes. La seconde attaque, dans le quartier d'al-Mahata, visait apparemment un QG des Forces de la défense nationale (pro-régime) et a coûté la vie à sept membres de cette unité ainsi qu'à trois civils. Environ 80 personnes ont été blessées. Les médias officiels syriens ont confirmé ces attentats en faisant état de bilans provisoires de 18 ou 20 morts. Dans un communiqué mis en ligne, l'EI a revendiqué les deux attentats suicide. Ce groupe jihadiste était entré en juin dans la ville de Hassaké, prenant plusieurs quartiers, mais en a été chassé un mois plus tard à l'issue de combats impliquant l'armée syrienne et les combattants kurdes. Plus de 240 000 personnes sont mortes et des millions d'autres ont fui leurs foyers depuis le début du conflit en mars 2011. R.I./Agences