Programme n L'enseignement professionnel, dispensé auparavant dans des lycées techniques sous l'égide du ministère de l'Education nationale, «pourrait être relancé». C'est l'annonce faite ce dimanche matin, par le ministre de la Formation professionnelle, Mohamed Mebarki, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a en effet indiqué qu'il s'apprête à faire une proposition en ce sens au gouvernement et que cet enseignement, auquel il avait été mis fin il y a environ six années, et qui était sanctionné par un baccalauréat professionnel, contribuerait à intéresser et à intégrer 30 à 40% d'élèves peu enclins, «à suivre une formation dans l'une des nombreuses disciplines actuellement dispensées par les CFP et à leurs yeux peu valorisantes». A noter qu'environ 650 000 élèves sont appelés à rejoindre le 27 septembre en cours, les 1 200 centres de formation professionnelle et d'apprentissage répartis à travers le pays. Former utile en fonction des besoins du marché «est la préoccupation première» au niveau du ministère de la Formation professionnelle, si l'on se fie aux déclarations des responsables qui se sont succédé à la tête dudit département. Il a toujours été question de former pour «répondre à des besoins précis affichés par les entreprises économiques». Or sur le terrain, la réalité est tout autre. On a souvent entendu dire ces derniers temps que nos entreprises se «plaignent d'un manque de main-d'œuvre qualifiée», comme affirmé dernièrement par le président du FCE Ali Haddad. Même son de cloche chez l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea). Son président Mouloud Kheloufi avait soutenu, à maintes reprises, que les entreprises du BTPH peinent à trouver des ouvriers qualifiés pour leurs chantiers, «alors que le nombre de jeunes qui sont au chômage est devenu alarmant». Le premier responsable du secteur, Mohamed Mebarki, a reconnu quant à lui, l'existence d'un manque en terme du nombre d'ouvriers qualifiés au niveau des entreprises économiques nationales. «Ces entreprises n'ont pas suffisamment de techniciens, de techniciens supérieurs leur assurant un bon fonctionnement», a-t-il souligné, estimant que cette faiblesse ou manque «n'est pas exclusivement du ressort du département de la formation». «Il faut qu'on se dise les choses d'une manière claire. Dans notre société, tout ce qui est manuel, tout ce qui est technique est un peu délaissé», a ajouté le ministre. Plus explicite, il a évoqué la plomberie à titre d'exemple. «600 établissements assurent la formation dans le domaine, cependant, pour des raisons que l'on ignore, les plombiers sont introuvables quand ils sont sollicités», a déploré Mohamed Mebarki. «C'est cette question qu'il faudrait se poser d'autant que ce sont les sessions de formation qui sont boudées et non pas le secteur qui n'assure pas la formation», selon lui. Les plombiers ne sont pas les seuls à se faire rares. «Dans l'agriculture également, cette main-d'œuvre se fait de plus en plus rare. Idem pour le BTPH», a soutenu Mohamed Mebarki. «Ce sont certes, des métiers dits pénibles, mais, ils sont boudés pour des raisons sociétales. D'autre part, au sein de notre système éducatif, nous faisons face à une grande problématique, celle de l'orientation», a conclu le ministre de la Formation professionnelle.