L'Association générale des entrepreneurs algériens se plaint également des charges fiscales et parafiscales qui pèsent, lourdement, sur les entreprises du BTPH. Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi, a déploré, hier, lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'organisation à Bab-Ezzouar (Alger), “le manque" de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (BTPH), une situation que l'association qualifie de “paradoxale et d'inquiétante". “Alors que le nombre de jeunes qui sont en chômage a atteint des proportions alarmantes, des entreprises du BTPH peinent à trouver le plus petit ouvrier qualifié pour leurs chantiers de construction", souligne M. Kheloufi. “Trouver aujourd'hui un maçon, un plâtrier, un carreleur, un plombier, un artisan ébéniste, ou un peintre est très difficile. On a perdu la quasi-totalité des métiers du BTPH", constate le président de l'AGEA, soulignant la nécessité d'élaborer “un véritable plan de formation spécifique au BTPH". L'AGEA souhaite proposer la mise en place d'“une convention de partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle pour la formation d'encadreurs pour assurer un meilleur encadrement des stagiaires". L'Association générale des entrepreneurs algériens se plaint également des charges fiscales et parafiscales qui pèsent, lourdement, sur les entreprises du BTPH. Ce qui explique, selon M. Kheloufi, le taux élevé de l'informalisation dans ce secteur. “Sur 30 000 entreprises activant dans le secteur du BTPH, 30% exercent dans l'informel. 50% des ouvriers de ce secteur, qui emploie plus de 100 000 ouvriers, travaillent au noir", reconnaît le président de l'AGEA. Pour lui, la solution réside dans la baisse des charges fiscales, parafiscales et sociales. Du coup, l'association propose la réduction de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) à 1% au lieu de 2% actuellement et qu'elle soit retenue à la source. L'Agea demande aussi la réduction de la part des cotisations patronales à la Cnas à 18% au lieu de 26% en vigueur aujourd'hui. Mouloud Kheloufi revendique l'ouverture d'un débat sur la Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des secteurs du bâtiment, travaux publics et hydrauliques (Cacobatph). Il souhaite la réduction du taux de cotisation de 21,21% à 10%. Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens milite pour que le code des marchés publics devienne une loi et non un texte législatif et regrette la non-publication des textes d'application. Mouloud Kheloufi, pour qui les années 2011 et 2012, “sont des années blanches" pour le bâtiment, demande au gouvernement d'impliquer davantage le privé dans la réalisation du programme public. “Il faut arrêter de soustraiter le bâtiment", a-t-il dénoncé. “On est prêt à signer pour la réalisation de 100 000 à 150 000 logements", a-t-il indiqué. Le président de l'Agea révèle que les entreprises étrangères, qui ont signé des contrats pour la réalisation des logements, font appel aux entreprises membres de l'association. Le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens plaide, enfin, pour la révision des indices des prix, affirmant que 600 entreprises du bâtiment ont fermé entre 2010 et 2011. M. R.